Boredom of press
Deux grandes figures du cinéma Hollywoodiens, Spielberg et Eastwood, se laissent de plus en plus tenter à la figure balzacienne du romancier historiens : immersion dans une époque, dramatisation,...
le 7 févr. 2018
66 j'aime
11
Pentagon Papers renoue avec un type de cinéma américain qui faisait florès dans les années 70, engagé, contestataire et néanmoins prompt à sacrer de nouveaux hérauts de la démocratie. Mais c'est aussi dans une veine proche de celle de Capra que se situe Spielberg avec des qualités et des défauts communs, comme cette exaltation de valeurs comme l'honnêteté et l'amour de la vérité qui a tendance à évacuer tout ce qui pourrait faire obstacle à la morale recherchée. Comme si après la thèse et avant la synthèse, il n'y avait pas d'antithèse. Si la mise en bouche du film peut paraître un tantinet laborieuse et assez bavarde, dès que le sujet majeur prend corps, Pentagon Papers ne cesse d'accroître sa vitesse de croisière, utilisant les armes du thriller avec une efficacité redoutable. Il y a plus que de la nostalgie à évoquer l'époque (largement révolue aujourd'hui avec les réseaux sociaux) où la presse jouait un rôle de contre-pouvoir face aux autorités et pouvait leur dire non. Spielberg colle aux classiques américains de cette période mais évite les écueils d'un classicisme trop marqué, non seulement par la fluidité de sa mise en scène mais aussi par le soin apporté à un autre sujet que celui de l'indépendance de la presse, qui de mineur au départ devient le deuxième grand thème de son film. A travers le portrait de Katharine Grahame, qui préside aux destinées du Post après le décès de son mari, Pentagon Papers loue le courage et l'esprit de décision d'une femme, peu préparée à son rôle et évoluant dans un milieu mondain aux idées bien arrêtées concernant ce qu'un journal peut ou ne peut pas dire. La composition subtile de Meryl Streep est définitivement l'un des atouts majeurs du film et atténue son côté parfois démonstratif.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018
Créée
le 27 janv. 2018
Critique lue 289 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Pentagon Papers
Deux grandes figures du cinéma Hollywoodiens, Spielberg et Eastwood, se laissent de plus en plus tenter à la figure balzacienne du romancier historiens : immersion dans une époque, dramatisation,...
le 7 févr. 2018
66 j'aime
11
Ode à la liberté du quatrième pouvoir, Pentagon Papers relate, à l’heure des fake-news et du mouvement de suspicion généralisé à l’égard de la presse, les trajectoires simultanées d’une femme pour...
Par
le 24 janv. 2018
64 j'aime
3
Tout juste après Lincoln et Le Pont des Espions, Steven Spielberg continue à mener son combat qui voit se défier l’humain et son aura démocratique face aux autorités. Avec son dernier film Pentagon...
Par
le 24 janv. 2018
57 j'aime
3
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13