(Pardon pour ce titre... Vraiment.)


La sortie d’un Spielby est toujours un événement. Même ses films les plus mineurs balaient le tout-venant d’un plan brillant.


Spielberg s’est attaqué à tout. Du film concept fantastique avec Duel au fait historique à travers le Pont des Espions en passant par l’adaptation d’œuvre Kubrickienne de A.I., l’hommage au cinéma pulp des années 40 d’Indiana Jones, le film d’animation etc etc etc etc....


Pentagon Paper fait partie de la deuxième catégorie. On pourrait croire qu’il s’agit d’un film mineur du cinéaste, car le sujet peut paraître plus commun, moins risqué que certaines de ses autres œuvres (que le futur RPO par exemple). Et pourtant, même pour un petit sujet, Steven sort le grand jeu. Tout est impec : les acteurs, les dialogues, la reconstitution, la musique, la photo... et surtout... la mise en scène.
La caméra est sans cesse sollicitée, on sillonne le Washington Post nerveusement comme ses petits gratte-papiers. Le dynamisme n’est pas clipesque comme dans un Guy Ritchie (style qui a son intérêt mais bon..), il est dans l’élan des personnages. La caméra coupe d’ailleurs peu, les plans virtuoses s’enchaînent de façon fluide et lisible. La complexe chaîne humaine qui mène à la publication d’un article comme celui du Washington Post devient alors évidente. Les relations entre chaque acteur, du petit stagiaire au rédacteur en chef sont dévoilées à travers ces plans regorgeant de vie.


Mais Pentagon Papers n'est pas simplement audacieux visuellement, sa thématique n'est pas en reste. En redonnant vie à ces faits passés, Spielberg questionne les médias actuels sur leur éthique et leur pouvoir. Avec les lanceurs d'alerte actuels, il est évident que les mensonges d'Etat persistent et le film pose intelligemment ses arguments militants pour rappeler que la liberté d'expression peut rapidement être contrainte par les intérêts de chacun.


Le personnage de Meryl Streep sera de plus terrorisé à l'idée de devoir s'affirmer ainsi dans ce monde d'hommes, sous le poids de l'héritage que lui a laissé son père. Pentagon Papers, une fois de plus, résonne comme un écho de notre époque, où les voix féminines s'élèvent enfin (au moins à Hollywood) contre leurs tyrans.


Mais du coup face à tant d’inspiration, on peut regretter que l’arc narratif des personnages soit si prévisible, que l’antagoniste du « vampire » de la direction du Washington Post ne soit pas plus subtil pour manipuler Meryl. Heureusement que le traitement est tel, car le film aurait pu simplement ressembler à un Spotlight bis. Et malgré la simplicité de l’histoire, les enjeux sont tellement forts que le suspense et le rythme ne peuvent qu’embarquer le spectateur.

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le 2 févr. 2018

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