Surprise par un policier de cultiver de la marijuana sur son balcon, une jeune femme veut payer son amende en nature, et par derrière (dixit). Sauf qu'en fait, cet homme va la violer, et lui voler ainsi sa virginité qu'elle voulait vendre au plus offrant. Avec l'aide de sa meilleure amie et de la femme de ce policier, elle va vouloir se venger.
Nous avons là le premier film de Pedro Almodovar, qu'il a tourné pour un budget de misère, mais il reflète en soi ce qui fera son cinéma dans le futur, mais dans une expression baroque. On sent qu'il reflète ce que fut l'Espagne à la sortie du régime de Franco, à savoir un pays qui a voulu jouir, dans tous les sens du terme, de sa liberté retrouvée, y compris à exhiber ce que l'humanité peut avoir de plus folle. Je veux dire par là qu'on a des travestis, des homosexuels caricaturaux, des scènes de pipi dans la bouche, une femme avec un début de barbe, des chanteuses qui parlent d'orgasme en concert, et plus que tout, des femmes qui parlent librement de sexe. C'est complètement débridé, fou, déjanté, ç'aurait pu être une version espagnole du cinéma de John Waters (qui d'ailleurs, adore ce film), mais c'est au prix d'une narration parfois confuse.
Comme souvent dans les premiers films, Pedro Almodovar a voulu en mettre beaucoup. Mais c'est souvent au point d'en faire trop sous ses allures déjantés, mais dans une forme débridée, on sent que tout son cinéma à venir est déjà là : l'histoire est clairement du point de vue des femmes et l'amitié entre elles (dont Carmen Maura et Cecilia Roth, qu'on reverra dans son œuvre future). Du coup, Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier a son importance dans le cinéma d'Almodovar, même si le parcours effectué depuis par le réalisateur est impressionnant qualitativement parlant.