Décidément je n'accroche pas du tout aux films de ce réalisateur, dont je ne comprends vraiment pas la réputation. Après deux cartouches bien chargées en pathos que j'ai découvertes récemment, il nous offre encore une fois un propos nihiliste dans ta face.
Cependant, je reconnais que le montage en flashbacks qui nous font remonter le passé de cet homme qui débarque en plein pique-nique d'anciens étudiants, atteint d'un mal-être palpable et mystérieux, apporte une accroche supplémentaire. On a ainsi envie de découvrir ce qu'il lui est arrivé. Mais passée cette curiosité presque malsaine, le fond risque d'en horripiler plus d'un, en nous faisant passer d'un malheur à un autre, tant affectif que circonstanciel, qui vise à montrer que ce monde a broyé cet individu qui n'avait peut-être pas les épaules pour le supporter.
Une finalité défendable, mais malheureusement plombée par un rythme difficile (la mise en scène, en privilégiant le réalisme, nous met souvent au bord de l'asphyxie ou de l'ennui), des scènes larmoyantes (on y a droit toutes les dix minutes), et un personnage principal antipathique (en gros, on nous fait comprendre en amont comment il est devenu un connard dépressif) compensés par quelques plans/séquences inspirés qui apportent aussi un peu de respiration à un film qui en a bien besoin (comme ce qui entoure ces fameux bonbons au goût poivré, ou cette dernière séquence d'une beauté virginale).
Bref, je vais arrêter le tir avec ce cinéaste, qui représente un peu tout ce que je n'aime pas au cinéma, que je trouve en plus assez manichéen (on dirait qu'il nous dit qu'une fois le mal fait, aucune rédemption ni aucun espoir n'est possible). Au final, ce n'est pas trop mal (comparé aux deux autres que j'ai vus, Green Fish et Oasis), et les interprètes sont bons, mais ça m'a paru assez vain.