Vu sur ARTE, cycle en ligne "Le cinéma de Carlos Saura".
Radiologue dans une petite ville de province, Julián cultive en secret ses manies et fantasmes de vieux garçon. Il est assisté dans son travail par la timide Ana, une jolie brune rougissante, à laquelle il ne prête pas attention. Le retour d’Afrique de Pablo, un ami d’enfance, au bras d’une splendide épouse, Elena, cause à Julián un grand trouble. Cette jeune femme exubérante aux cheveux blond platine lui rappelle un souvenir d'enfance. Il en tombe fou. Parallèlement, Julián, note la ressemblance frappante qui existe entre elle et Ana.
Un bourgeois qui ferait n'importe quoi pour s'accaparer ce qu'il convoite (le séduisant exotisme de l'Occident sous les traits d'une Chaplin blonde), une femme soumise (amourachée de ce vieil espagnol et son autorité), l'apparence attendue des femmes et l'influence des magazines , se conformer jusqu'à se vendre (tout ça pour avoir une situation?). Tout le monde joue un jeu, pour le plaisir du public.
Tout cela sous des traces de Hitchcock ou Buñuel, pour épicer un style assez prometteur (qui se confirmera avec les films suivants).
L'acteur principal semble surjouer un peu mais j'ai trouvé que cela correspondait très bien au personnage. Geraldine Chaplin, elle, remplit parfaitement son double (voire triple) rôle et s'avère superbe.
La musique, qui m'a plu, est parfois utilisé de manière inattendue.
Score: 7/10
Plaisir: 5/5
Par rapport à "La Chasse", le film fonctionne aussi bien par lui-même que par la légère métaphore qu'il est (ou pourrait être) du régime franquiste et du peuple.
Voir le héros transformer sa mignonne assistante en un mannequin à magazines à l'air faux, c'était plutôt une torture.