Je débute ici une rétrospective des grandes années de Carlos Saura, avec un film génial tout autant que bancal, un film mal aimable et absolument passionnant, qui transpire d'idées fortes de cinéma par chacun de ses pores. 67. En plein franquisme. Un vieux célibataire radiologiste tombe amoureux de la nouvelle et sexy petite amie de son meilleur ami, un gros con flambeur. Il va à la fois tenter de la séduire et tenter de transformer son assistante, une timide et frêle jeune femme, afin qu'elle ressemble trait pour trait à la femme de son ami. Le coup de génie, c'est que les deux femmes sont jouées par la même actrice, la muse du cinéaste, la géniale Géraldine Chaplin qui est aussi crédible dans un rôle que dans l'autre. Peppermint Frappé est donc une variation autour de Vertigo, avec un sacré beau sens du macabre là aussi, revu par le prisme de Luis Buñuel à qui, lors d'un dernier plan virevoltant et assez hallucinant, le film est dédié.