Un silence qui en dit long

Je suis allée voir PERFECT DAYS malgré ma crainte de trouver le film trop long, trop lent, et de m'ennuyer comme il m'arrive parfois devant des œuvres qualifiées de "contemplatives". Mais rien de tout cela... je suis restée fascinée et bouleversée durant plus de 2 heures devant ce film qui relate le quotidien d’un homme dont le travail est de nettoyer les toilettes publiques de Tokyo, une prouesse !

La bande son est en elle-même un chef d’œuvre, les lumières, les plans, les cadrages sont sublimes, j'y retrouve tout le Japon que j'aime et tout ce que j'aime du Japon.

Les acteurs et en particulier Kôji Yakusho sont d’une sobriété et d’une justesse parfaites, la grâce du film repose aussi sur le rayonnement de l'acteur. On suit les gestes répétés chaque jour d'un homme modeste, généreux, érudit, silencieux… et heureux. Un homme qui regarde avec attention chaque chose, petite ou grande, entre émerveillement et larmes. Rien d’ostentatoire, tout en subtilité et en finesse. Ce film est une nourriture pour l’âme, un concentré de vie et de vérité. À mon sens Wim Wenders a réalisé là une de ses plus belles œuvres.

Et je partage quelques pensées surgies du silence :

- Une tâche qualifiée à priori de dégradante devient une tâche noble si elle est accomplie avec attention et soin.

- Faire silence c’est peut-être simplement renoncer au bavardage.

- Le spectaculaire est contraire à la délicatesse. Celle-ci nourrit l’être et le comble.

- Le bonheur est à portée de regard, mais il n’exclut pas le chagrin.

- Vivre sa vie dans la simplicité routinière des gestes répétés mais s’ouvrir à chaque seconde au vibrant, au changeant, à l’ondoyant, au frémissant, avec la conscience aiguë que chaque instant est un nouveau bonheur, et trouver la paix dans cette richesse sans fin renouvelée...