Perfect Mothers par Kroakkroqgar

‘Adore’ est un drame amoureux à la fois intense, et pervers.

L’essentiel de l’intrigue est connu du spectateur à l’avance, le synopsis étant particulièrement explicite sur la tournure des évènements. Et pourtant, le scénario propose quelques surprises, dans la manière dont les choses se précipitent, et se gâtent au fil du temps. On appréciera encore la fausse piste du personnage de Saul, qui offre même un petit moment comique sympathique. Le film se suit donc avec intérêt, mais ne fera pas d’écart par rapport à la situation initiale proposée. D’autant que le final ne donnera pas de solution aux conflits des personnages. Si la question de la relation de Lil et Roz est évoquée, elle n’est pourtant jamais vraiment approfondie. Il en va de même pour le nuage de l’inceste qui flotte sur le petit groupe d’amants.

En revanche, le film bénéficie d’une arme imparable : la simple présence de Naomi Watts et Robin Wright au casting. La cohérence de leur rôle avec leur carrière est telle qu’on en vient à se demander si les actrices ne jouent pas simplement avec leur propre image. Robin Wright avait déjà révélé une géniale lucidité par rapport à sa carrière dans ‘The Congress’. Cette fois-ci, Naomi Watts et Robin Wright cultive simplement leur situation de MILF. Et cette simple initiative est brillante.

A cela s’ajoute, l’environnement idyllique des couples. La plage paradisiaque, les beaux jeunes hommes, les femmes source de fantasmes, on se croirait à mi-chemin entre un roman à l’eau de rose, et un scénario porno. Alors même si la bande-originale semble parfois mièvre, et la réalisation simplement intimiste, Anne Fontaine a le mérite de proposer une étonnante ambigüité à l’écran.

Une œuvre courageuse.