Une horreur. Ca faisait un bon moment que j'avais pas vu un film aussi consternant.

Bon, le pitch fait déjà peur, typiquement le genre de synopsis qui peut vous faire basculer une oeuvre dans le cliché et la facilité, et bien évidemment, ce très dispensable Perfect Sense n'y coupe pas.

Dès le début, stéréotype et niaiserie, ça part très mal. Mais le film ne fait que se boursoufler au fur et à mesure et se complaire dans quelque chose de très toc, convenu et académique.

Bon déjà, solution de facilité, le réal aux commandes adopte pour la stratégie d'approche la plus simpliste qui soit : traiter son sujet aussi bien sur un ton universaliste, carpe diem et pseudo-philosophie de comptoir à l'appui, et individualiste, la romance entre les deux personnages. S'agit de meubler quoi. Personnellement, je pense que, à moins d'une sacrée virtuosité/originalité, la première perspective est casse-gueule.
Mais je crois que la grossière imagerie mondialiste a eu raison de ma patience, je pensais pas que c'était possible d'aller aussi loin dans la surenchère et le grotesque. Allez, au mieux, à chaque montage foireux, j'avais l'impression de regarder une bande-annonce, au pire une pub pour les assurances. Laid et minable.

Donc, déjà, sur le premier tableau, c'est un ratage en règle.

Le second est moins ridicule mais pas plus maîtrisé. Le film ne ressert que des clichés à la pelle dans les relations entre les personnages (fin du monde = baise à tous les étages, que c'est original) qui au passage, sont creux au possible. Et tiens, tiens, là où l'intérêt de ce genre de sujets, c'est de filmer la langueur affective qui aurait pu résulter de la perte des sens, qu'il convient de capturer avec une certaine pudeur, une certaine décence, une certaine lenteur, Mackenzie préfère une mise en scène ultra racoleuse et tape à l'oeil, effets de montage à tout va, ralentis, caméra qui devient absurdement aphone après la perte de l'ouïe, violons pour faire pleurer dans les chaumières. Tous ces dispositifs vains, surabondants, pénibles, larmoyants, n'ont d'autre ambition que d'émouvoir à peu de frais.

Sauf que ça ne marche pas, parce que le film, empêtré dans sa niaiserie, son imagerie grotesque et déplacée, sa philosophie de comptoir, et son impudicité généralisée, paraît terriblement calculé et artificiel.
Nwazayte
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le 19 juin 2013

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Nwazayte

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