Seizième mission pour l'agent Bond et l'une des plus belles réussites ! "Permis de tuer" marque le deuxième et malheureusement dernier volet avec Timothy Dalton. Il implique également le départ de John Glen après ses longues années de service.
Dès le début, on sent que ce James Bond ne sera pas comme les précédents. L'introduction violente parvient à elle seule à instaurer une magnifique tension, très pesante comme on l'a rarement vu dans les autres opus. Ce qui suit ne va faire que renforcer cette impression, notamment au niveau de l'excellent récit dont dispose le film. C'est la première fois que Bond ne doit pas accomplir une mission pour sa Majesté mais bien une histoire de vengeance où l'action et la tension seront au rendez-vous. On se retrouve dès lors devant un vrai thriller ainsi que devant le Bond le plus violent de la saga. Permis de tuer a tout de même eu un interdiction au moins de 12 ans (inédit pour la saga).
Pour rendre cette vendeta personnelle passionnante, rien de tel que de refaire appel au duo de choc "Glen+Dalton". Ayant déjà magnifiquement fait leurs preuves lors du précédent volet, ces derniers se surpassent encore pour servir le meilleur film de chacun. La réalisation de Glen n'a cessée de s'améliorer au fil du temps et atteint dès lors son apogée. Dynamique, inspirée et violente, elle permet au film de se montrer captivant et extrêmement bien rythmé.
Quant à Dalton, il se montre tout bonnement remarquable ! Une fois encore, il demeure parfait dans son rôle, plus classe et violent que jamais. Le Bond de Roger Moore parait tellement loin à présent, Dalton a su imposer son charisme et sa classe au personnage de 007. On regrettera tout de même que celui-ci n'ait endosser que deux fois le costume de Bond.
A ses côtés, 2 Bond Girl, toutes 2 mémorables. La principale, Pam Bouvier (Carey Lowell) offre un excellent duo avec 007. Niveau Bad Guy, on ne pouvait pas faire mieux dans ce milieu de trafiquants. Robert Davi incarne un Sanchez de folie, assurément l'un des meilleurs méchants de la saga, l'un des plus cruels et surtout, un vrai vilain inoubliable. On retrouve également Benicio Del Toro dans l'un de ses premiers rôles. Et même si ce dernier demeure peu conséquent, il permet tout de même à Benicio d'en imposer et de le révéler au grand public.
Après le départ de John Barry, c'est le petit nouveau Michael Kamen qui se voit endosser le rôle de compositeur. N'est pas Barry qui veut, c'est certain, mais pourtant, Michael se débrouille très bien et livre ici une BO accompagnant à merveille le film.
Regorgeant de scènes d'anthologies (la partie finale avec cette course poursuite de camion est tout juste énorme), plus mature et violent, ce Bond mémorable fait clairement partie des meilleurs de la saga ! L'occasion aussi bien pour Glen que Dalton de finir sur une très bonne note. Pourtant, Permis de tuer n'aura pas été reçu à sa juste valeur, surement jugé trop violent pour l'époque.
La fin d'un cycle, l'ère Brosnan peut dès lors commencer avec le génial Goldeneye...