Les hommes de la mer
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Manifestement ce film n'a pas été réalisé dans les meilleures conditions. D'après ce que j'ai lu ici ou là, Ford et Fonda n'étaient pas d'accord sur le scénario et se sont foutus sur la gueule ou plus exactement, Ford a foutu une torgniole à Fonda. Evidemment derrière, il devait y avoir un petit malaise sur le plateau. Apparemment certaines scènes ont été tournées par Mervyn LeRoy.
Bref, c'est très dommage car la base du scénario promettait d'être intéressante :
- un cargo réquisitionné par l'armée pour ravitailler en base arrière dans le Pacifique le reste de la marine américaine les derniers jours du conflit.
- Les militaires présents sur le navire ont le sentiment d'être "planqués". Certains sont frustrés de ne pas participer directement au conflit.
- Evidemment, le commandant du navire se sent humilié par la situation et le fait payer cash à son second et à l'équipage en le brimant.
- Le poids du destin qui transforme brusquement une comédie somme toute plutôt sympa en une tragédie.
- La manie du commandant avec son palmier faisant penser que la Marine US a peut-être préféré écarter un encombrant commandant du théâtre des opérations.
Au résultat final, le film me semble assez déséquilibré ;
Parmi les bonnes choses :
- le rôle humaniste d'Henry Fonda qui est le second et les relations exécrables avec le commandant ; je découvre au passage que Henry Fonda est un acteur qui ne sait pas rire ... C'est un point auquel je n'avais jamais prêté attention et que j'essaierai de vérifier sur d'autres films. Ses yeux ne suivent pas le mouvement de sa bouche. A moins qu'ici, ce soit voulu, bien sûr.
- Le rôle du commandant tenu par un James Cagney, teigneux à souhait, ambitieux mais incompétent ou monomaniaque.
- Le rôle du toubib tenu par un excellent William Powell humaniste aussi, bourré d'empathie envers l'équipage, sarcastique parfois, pas dupe devant la file des tire-au-cul lorsqu'un travail est annoncé
- La photographie avec de beaux couchers de soleil et la mise en scène du navire.
- Le final et la chute à la fin du film
- La remise de l'ordre du palmier au second
Parmi les choses scénaristiquement pas assez travaillées ou maladroitement mises en scène
- la permission accordée à l'équipage tourne au burlesque
- le rôle de l'enseigne de vaisseau Pulver par Jack Lemmon m'a paru mal défini et confine aussi au burlesque ; Jack Lemmon cabotine un peu trop. Je trouve que ça ressemble à l'acteur un peu laissé en roue libre. Et pourtant, il a chopé un oscar pour son rôle ! Comme quoi ...
- L'épisode des infirmières dont l'idée était bonne, tourne à du n'importe quoi et finalement s'avère inutile puisqu'il n'en sortira rien.
"Permission jusqu'à l'aube" avait tout ce qu'il faut pour faire un film atypique sur l'arrière du front dans la guerre dans le Pacifique. Le résultat est très inégal et décevant.
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Créée
le 27 oct. 2021
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