Il s'agit d'un coup de coeur, comme il est rare d'en ressentir. Une sensation qui est à peine perceptible sur l'instant mais qui s'amplifie avec le temps. Diffuse, elle n'est certainement pas le coup de foudre. Trop cérébrale, elle se décante à mesure que notre chiche intelligence débonnaire se sculpte une matière sémantique qui n'aura pas à rougir à l'évocation d'un film dont il est bien difficile d'imposer un résumé. Parce que c'est à cette grande marque d'estime qu'on reconnaît les films qui font vaciller un siècle pour contaminer les suivants, et que le mérite n'est jamais rendu à sa juste mesure puisque les lauriers semblent devoir se faner avant d'être récoltés, il faut rendre à César ce qui est à César, et ne pas gloser davantage une interprétation qui ne saurait être que toute personnelle. A Ingmar Bergman, il faut par conséquent rendre abondamment la monnaie de sa pièce (de théâtre).