L’histoire en elle-même ne raconte finalement pas grand chose de nouveau, donc ranger cette réalisation dans la catégorie ”drame-policier-thriller”, c’est peut être une bonne mise en bouche mais j’avoue ne pas partager ce point de vue.
Enfin, pour plus de précision : drame oui, policier modérément et thriller pas du tout.
Comme l’a exprimé Roschdy Zem (pour ce film à la fois réalisateur et acteur) lors de plusieurs interviews pour résumer l'histoire (qui est le remake du film brésilien O Invasor) : Il s’agit de l’évolution de deux hommes ”copains depuis l’enfance et collègues”, associés minoritaires dans une entreprise de BTP qui est en difficulté. Pour protéger leurs intérêts, du moins ils ”voient” les choses ainsi, ils vont commettre (commanditer plutôt) un crime en faisant tuer leur patron. Je n'en écrirai pas plus pour ne rien spoiler.
L’homme de main, petit caïd de la région, dont ils espéraient ne plus entendre parler après lui avoir réglé son dû, ne va pas disparaître du tout de leur vie, bien au contraire puisqu'il va même s’imposer à eux dans leur quotidien, tantôt charmeur, tantôt machiavélique.
Le film vise surtout à raconter ce qui va en résulter comme répercussions, tant côté cour que côté jardin. Les conséquences d’un acte qui finalement les dépasse et va finir par les broyer l’un et l’autre.
On ne sait pas trop ce que le film veut, vraiment, dénoncer. Il y aurait un peu "de tout" mais de façon confuse et jamais développée (les magouilles pour obtenir des marchés les plus juteux possibles entre les promoteurs immobiliers et les politiques, etc..)
La morale serait peut être que tout dans la vie finit, tôt ou tard, par se payer ?
Les trois acteurs principaux Roschdy Zem, Raphaël Personnaz et Nicolas Duvauchelle s’en sortent de façon assez honorable mais sans plus. La mise en scène n'a rien d'exceptionnelle, la photographie m'a semblé toujours terne, et le Languedoc, notamment la ville de Montpellier, n'est pas filmée sous son meilleur jour. Quant à l'intrigue "policière", elle me semble bien mal exploitée et non aboutie.
Comme d’autres l’ont écrit : on reste sur sa faim, et sur sa fin aussi.