L'esprit shopping
On ne sait pas trop ce qu’il en est, à la fin. Et même pendant le film, on ne sait pas non plus. On reste déconcerté, un peu hagard. On sent bien qu’Olivier Assayas et sa nouvelle muse, Kristen...
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En général, Olivier Assayas, ce n'est pas trop mon truc, son œuvre ayant même atteint un sommet d'énervement et de colère devant « Demonlover », véritable insulte cinématographique me mettant dans tous mes états à chaque fois que j'y repense. Cela écrit, je reconnais que depuis quelques années, les choses se sont un peu arrangées. Non pas que je sorte extatique de ses derniers titres, loin s'en faut, mais je leur trouve un sens, un discours, parfois une esthétique capable de me parler, voire de me plaire. Pourtant, j'avouais être assez inquiet avant de regarder « Personal Shopper » : critiques moyennes, sujet casse-gueule... Même si voir le bonhomme s'attaquer au « fantastique » était une vraie curiosité, disons gentiment que tous les feux n'étaient pas au vert.
D'ailleurs, dire que tout m'a plu serait clairement mentir. C'est assez bavard (quoique, de façon assez irrégulière, quand on y pense!), se donnant parfois un peu trop de grands airs, certains aspects pourtant intéressants étant expédiés voire bâclés
(franchement, ça ressemble à quoi de conclure cette histoire d'assassinat de cette façon?),
tandis qu'il sera difficile de contredire les détracteurs lui reprochant qu'il ne se passe pas grand-chose... Pourtant, j'ai relativement adhéré. Assayas ne fait pas semblant d'avoir toutes les réponses, mais pose de bonnes questions. Toute cette partie autour des fantômes, de notre sensibilité à sentir (ou pas) leur présence autour de nous, nous apprenant au passage que
le grand Victor Hugo s'était lui-même essayé au spiritisme à travers une (fausse) fiction
s'avérant également une bonne idée.
Le réalisateur sait filmer, notamment son héroïne, dont nous sommes au plus près du début à la fin : sensible, complexe, excellemment interprétée par Kristen Stewart, dont les choix de carrière souvent courageux sont à saluer. Un peu comme dans « Nocturama », on peut également observer cette critique d'une mode superficielle, ne pouvant pourtant s'empêcher d'être fascinante lorsqu'on la côtoie au plus près. Enfin, il y a toute cette partie « policière » autour du « mystérieux » contact avec lequel
l'échange de SMS
prend une tournure de plus en plus étrange et personnelle, pas forcément crédible mais très intrigante voire prenante, malgré une conclusion clairement pas à la hauteur. Dommage que ces dernières minutes, bien réalisées mais inutilement mystiques voire légèrement incohérentes, viennent conclure sans éclat une œuvre intéressante et singulière, sans doute un peu prétentieuse sur les bords, mais étonnante dans son déroulement et sa capacité à mélanger des genres à première vue peu compatibles.
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Créée
le 1 mai 2020
Critique lue 118 fois
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