Personal Shopper par Kroakkroqgar

'Personal Shopper' laisse une impression troublante.

L'œuvre d'Olivier Assayas frôle les genres de l'horreur, du thriller et du drame, mais sans jamais faire preuve d'une véritable maîtrise dans la direction du récit. Le suspense est vite éventé, et le scénario ne mène pas à grand-chose. Pourtant, chaque ambiance s'agence parfaitement dans la narration et apporte ses bonnes idées. La conversation par SMS coïncide avec les premières manifestations paranormales, le mysticisme répond au deuil compliqué, le mal-être se prend au jeu dangereux.

Ce paradoxe s'applique également à la mise en scène. On ne trouvera pas dans les nombreuses séquences d'écrans de téléphones ou d'ordinateur ce qui a convaincu le Jury du festival de Cannes d'offrir un prix à Olivier Assasyas. Pour autant, le réalisateur fait preuve d'un véritable talent pour les scènes fantomatiques, propose une bande-originale judicieuse, et parvient à monter une tension évidente autour d'une simple conversation SMS. Le mérite revenant peut-être à Kristen Stewart, qui n'échappe pas une minute à la pellicule. Malgré sa moue éternelle, l'actrice se révèle très convaincante dans un rôle exigeant.

Une œuvre aussi contrastée que son accueil à Cannes.