Le scénario de Pétaouchnok, cela se sent d'entrée, vient d'une envie des auteurs d'agréger un certain nombre d'ingrédients, qui sont censés avoir fait leurs preuves, pour assurer un carton auprès d'un public qui recherche avant tout le divertissement. Quelque chose qui rappelle Les randonneurs, par exemple, avec un peu d'Antoinette dans les Cévennes en sus et de petits clins d’œil à Délivrance ou aux Frères Larrieu, pour les plus cinéphiles. L'aspect programmatique du film et une certaine nonchalance dans le récit et sa mise en scène sont hélas à déplorer. Et ce ne sont pas les personnages archétypaux, losers patentés et évidemment sympathiques, qui vont changer l'impression générale de paresse narrative et formelle. Que tout parte à-vau-l'eau dans cette aventure n'est pas une surprise majeure, pas plus que son dénouement sirupeux où toutes les situations délicates (amoureuses, familiales, professionnelles) s'arrangent comme par miracle. Le film semble avoir été composé selon un schéma binaire : aux chevauchées dans la montagne succèdent des scènes de bivouac, avant de repartir à nouveau à cheval, sur une musique country, etc. Faute de pouvoir rire ou même sourire, il ne reste plus qu'à admirer quelques excellents acteurs qui ont dû beaucoup s'amuser, eux, à tourner dans des endroits perdus et idylliques : Pio Marmaï, Philippe Rebbot et Camille Chamoux mènent leur troupe avec les caractéristiques et le talent qu'on leur connait. C'est trop peu mais il faudra s'en contenter.