Le pays imaginaire est devenu woke ? Une nouvelle version pas terrible de notre cher Peter Pan...

Ma critique vidéo sur Peter Pan & Wendy

Peter Pan & Wendy, un énième remake live d’un dessin-animé disney qui a décidé de sortir sur Disney plus. Autant vous dire que ce long-métrage avait peu de chances de faire partie des plus grosses attentes de l’année quand on sait que le seul objectif de Disney maintenant est de paraître plus réaliste et de faire plaisir aux wokes pour attirer encore plus de monde. Même quand la bande-annonce est sortie, il n’y avait pas de quoi être confiant, et ce malgré Jude Law en Capitaine Crochet. Et donc, que vaut ce nouveau remake live des studios d’animation disney ? Et bien, il a de fortes chances qu’il soit une nouvelle preuve que ce sont des costards-cravates qui gèrent le projet sans chercher un véritable intérêt artistique derrière (comme à l’époque des suites disney mais c’est encore pire aujourd’hui). Et donc, ce nouveau long-métrage n’est vraiment pas terrible malgré une ou deux bonnes idées dans le lot.

Positif

• Peter Pan (Alexander Molony) est un garçon imbu de sa personne qui est persuadé de pouvoir tout réussir tout seul malgré qu’il se fasse souvent aider. Ce qui est bien avec le personnage c’est que, on a beau nous le montrer en tant que crâneur qui garde toute la gloire pour lui, il est tout de même un peu attachant dans certains moments quand on apprend à le connaître et quand on sait que c’est lui qui a recueilli les garçons perdus.
  Wendy (Ever Anderson) est une jeune fille qui se prépare à partir pour ses études mais qui refuse de grandir car elle aimerait que tout reste comme les choses sont. Son arrivée au pays Imaginaire est la chance pour elle de ne pas grandir mais aussi de prendre conscience de certaines choses. Elle agit déjà comme une jeune adulte avant l’heure et c’est ce qui la rend plus intéressante. Elle vole un petit peu trop la vedette à Peter mais comme elle a un développement, ça se pardonne, même si elle est un petit peu détestable et égoïste au tout début.




• La dichotomie entre Peter Pan et Crochet est des plus intéressantes ici. Là où elle était résumée à un incident volontaire de Peter Pan dans le dessin-animé, ici c’est un peu plus profond que ça. On a toujours le coup de Crochet qui a été créé à cause de Peter Pan mais une notion plus profonde de Peter Pan qui doit faire face aux responsabilités de ses actes. Bref, leur dichotomie à tous les deux est assurément ce qui est le plus réussi dans ce long-métrage.




• Capitaine Crochet (Jude Law) est un pirate du pays Imaginaire qui cherche à tuer Peter Pan à tout prix pour des raisons compréhensibles. Pas seulement pour l’incident de sa main mais aussi pour une autre raison personnelle très intéressante. En terme d’écriture, ce Crochet s’en sort un petit peu mais c’est le Crochet le moins réussi des quatre au cinéma.




• Le long-métrage démarre par une galerie de photos de la famille Darling puis les enfants qui jouent dans la chambre pendant que Wendy prépare ses affaires pour le lendemain. C’est une introduction pas trop mal (et une des seules séquences bien mises en scènes) pour commencer à cerner un peu Wendy et vouloir en savoir plus sur elle et ses frères.




• Les évolutions les plus intéressantes à suivre sont surtout celles de Wendy qui accepte de grandir et d’aller faire ses études sans oublier ses souvenirs d’enfance, et de Peter par rapport aux conséquences de son passé qu’il assume et tente enfin de réparer. Les deux personnages ont une évolution qui se tient.




• Aucune chanson du dessin-animé n’est rechantée ici, on a juste le droit à quelques chants des pirates et ce sont d’assez belles chansons. Rien de marquant mais les chansons passent assez bien, surtout lorsque Wendy va subir le supplice de la planche.




• Question symbolisme, il y a pas mal d’éléments intéressants. On a le fait de grandir et du changement qui fait peur à Wendy, Crochet pour Peter Pan, Peter Pan pour Crochet… Le symbolisme passe plutôt bien ici.




• Les musiques instrumentales sont plutôt pas mal, entre la réutilisation des chansons du dessin-animé en version instrumentale et les quelques nouvelles musiques inventées pour ce long-métrage, ça s’en sort assez bien.




• Les costumes sont simples mais ça passe pour un long-métrage sorti directement sur Disney Plus. Rien de marquant ou d’exceptionnellement réussi mais on ne peut pas nier que les costumes s’en sortent.




• Les décors sont corrects mais sans plus. Ils passent sans être trop riches et sans se vanter de nous montrer extraordinairement bien faits, c’est juste correct.

Négatif

• Parlons maintenant de quelques incohérences, à commencer par les garçons perdus. Donc, les garçons perdus ont aussi des filles maintenant, pourquoi pas mais pourquoi ne pas avoir changer le nom en « enfants perdus » alors ? Même dans le cas où on dit « ils » parce qu’il y a plus de garçons que de filles, vous auriez du faire cette correction de traduction. Et encore, dans le roman, ce ne sont bien que des garçons perdus que Peter recueille mais j’imagine que les SJW vont demander une réécriture comme pour les romans James Bond de Ian Flemming… Enfin, ça reste une des deux incohérences majeures de ce long-métrage. Ensuite, nous avons Clochette qui arrive à faire voler des objets. Bon, qu’elle arrive à faire voler un bateau avec sa poussière de fée n’est pas dérangeant, mais comment ça marche avec les autres objets ? Dans le cas du bateau, on pouvait imaginer que c’était grâce aux pensées de Peter et des enfants perdus, mais là comment ça marche ? Pourquoi les objets du coffre de Michel et Jean arrivent à voler ? C’est vraiment bizarre vu que les objets n’ont pas de conscience (et les jouets non plus vu que ce n’est pas Toy Story). Voici les deux plus grosses incohérences de cette nouvelle version filmique.




• Et si nous parlions des personnages inutiles ? Pas de Michel et de Jean car il n’y a rien à dire sur eux. Par contre, on pourrait parler de Clochette (Yara Shahidi) qui se contente d’être adorable avec tout le monde et de n’être qu’un power-up d’un jeu-vidéo. Sincèrement, rien à redire sur l’actrice mais si c’est juste pour résumer Clochette à un stupide Power-Up sans développement, ce n’était pas la peine de la mettre. Et il y a aussi monsieur Mouche (Jim Gaffigan) qui fait souvent office de comic-relief et d’informateur à Crochet, là il ne sert à rien. Il a beau être le pirate le plus proche de Crochet, ça ne raconte rien de le voir ici et il n’est jamais drôle, ce qui est scandaleux par rapport à toutes les autres versions qu’on connaît ! Et enfin, on a Lily la Tigresse (Alyssa Wapanatâhk) qui ne sert à rien. Elle a beau être une petite aide pour Peter et les garçons perdus, elle ne sert pas à grand-chose, à se demander si c’était réellement nécessaire de la mettre dans ce long-métrage.




• Incroyable les faux-raccords qu’on trouve quand on fait un petit peu attention. Par exemple, lors de la chanson des pirates, on voit que les clapements de mains de monsieur Mouche ne sont pas en raccord avec le rythme (sans parler de la synchro labiale qui est aux fraises vu le mouvement des lèvres des pirates en arrière-plan lors de certains plans). Et parlons aussi de l’arrivée de Peter Pan avec Clochette qui décolle à peine de la main de Jean puis, sur le plan d’après, est déjà près de Peter face caméra. Non vraiment, vous verrez que les faux-raccords sont bien visibles en faisant un minimum attention.




• Vous voyez l’univers du Pays Imaginaire ? Et bien vous en verrez très peu ici ! Les seules choses que vous verrez seront les lieux emblématiques, une petite apparition des sirènes et un aperçu des Indiens quand Lily la Tigresse sentira un danger, c’est tellement peu. Sans trop en donner, vous auriez pu essayer de proposer un peu plus du pays imaginaire, quitte à inventer des nouveaux lieux…




• La relation entre Wendy et Peter n’est pas du tout développée, c’est triste. Qu’il n’y ait pas de relation amoureuse n’est pas dérangeant (il n’y en avait pas dans le livre) mais leur relation n’est développée que dans la toute dernière scène et rien d’autre, ce qui est trop peu. On ne peut pas se sentir impliqué dans leur relation si elle n’agit que pour une scène à la fin.




• Les scènes de combat à l’épée sont nulles, mais réellement. Que ce soit par la mise en scène ou la chorégraphie, on ne peut pas dire que les scènes de combats à l’épée soient réellement de qualité ici, même la version de 2003 faisait mieux que ça alors qu’il mettait aussi un enfant face à un adulte en scène.




• La photographie de certains plans est hideuse. Déjà dans le monde réel, on a une esthétique assez sombre de l’image mais le pire, c’est quand un pirate va prévenir Crochet du retour de Peter Pan au pays Imaginaire, la photographie de ce moment est horrible pour les yeux.




• La mise en scène est complètement aux fraises ici. Autant le plan d’introduction s’en sort mais le reste de la mise en scène est véritablement oubliable dans la majorité des séquences. Dommage qu’on ait pas eu une mise en scène un peu plus travaillée que ça.




• Il y a un énorme problème de rythme avec ce long-métrage. Étrangement, c’est l’impression qu’on a en regardant ce long-métrage. Même sans comparer au dessin-animé, on a vraiment l’impression que le rythme n’a pas été très bien géré dans ce long-métrage.




• L’humour n’est jamais drôle ici. Sincèrement, quand le long-métrage essaye de faire une blague, on arrive pas à rire. Aucun moment de ce long-métrage ne se veut réellement drôle et c’est regrettable (surtout pour Monsieur Mouche).




• Est-ce que la tension est réellement efficace ? Et bien non. A aucun moment on arrive à être réellement convaincu par la tension apportée par ce long-métrage, même si il essaye de faire des situations un peu dramatiques.




• Question émotion, ça ne fonctionne jamais. A aucun moment on arrive à être impacté par ce qui se passe à l’écran. Ils essayent bien sûr mais ce sont des tentatives désespérées qui ne font rien aux spectateurs.




• D’accord que les effets spéciaux ne sont pas grandioses mais quand même. Le pire étant le crocodile qui est un petit peu mal fait. Mais bon, à ce niveau là, les effets spéciaux ne sont pas le plus important.




• La fin aurait pu être bien si elle n’avait pas eu une petite séquence en trop. La fin avec Wendy et le départ de Peter aurait été une bien meilleure fin que la séquence d’après, ce qui rend la fin un peu ratée.




• En dehors de Jude Law qui essaye de jouer comme il se doit, le reste du casting ne s’en sort pas si bien que ça. Quel que soit l’acteur ou l’actrice concernée, on a du mal à croire en eux quand ils jouent.

Au final, cette nouvelle version de Peter Pan n’est vraiment pas terrible et ne vaut pas le coup d’être regardée. Même si ça n’a pas l’air d’être un copié-collé du dessin-animé cette fois, ce n’est pas pour autant que cette version a été travaillée comme il se doit. On a beau avoir des musiques et chansons sympathiques, une dichotomie intéressante entre Crochet et Peter Pan et des décors corrects, cela ne nous fait pas oublier le reste. On a des personnages secondaires inutiles, des grosses incohérences, un jeu d’acteur discutable, des mauvais combats à l’épée avec une mise en scène pas terrible et un manque de tension et d’émotion qui se fait sentir. Donc, la meilleure chose à faire est plutôt d’aller revoir le dessin animé de 1953, le Hook de Steven Spielberg ou la version de 2003 car les trois vous feront passer un bien meilleur moment que celui-là.

Déjà que cette nouvelle version de Peter Pan n’était un espoir pour personne, ce n’est pas La Petite Sirène qui va nous rassurer encore plus… Disney a beau essayer de faire plaisir aux wokes, si c'est pour sacrifier la qualité artistique de leurs "nouvelles versions", autant qu'ils arrêtent... Parce que dans des films comme Prey, ce n'est pas quelque chose de réellement dérangeant, mais dans Peter Pan & Wendy ça se voit autant qu'une alarme incendie au milieu d'un établissement scolaire.