Après "Les copains d'abord" de Lawrence Kasdan ou "Mes meilleurs copains" de Jean-Marie Poiré, Kenneth Branagh se lance à son tour dans la comédie de personnages et la réunion formelle de quelques potes (ici une ancienne troupe de comédiens), incapables de recouvrer, dix ans plus tard, leurs aptitudes à la fantaisie et à l'amitié. La jeunesse s'est dissipée et chacun de ces bientôt quadragénaires, frustré par ses rêves inaboutis ou marqué par les drames de la vie, traine sa croix.
Malgré le ton de la comédie, les paroles maladroites des uns et des autres mettent à nu les rancoeurs et trahissent les postures convenues. La force du film est de savoir conférer une réelle gravité, quoique désamorcée en surface par la comédie, aux personnages, qui en tirent une dimension psychologique et dramatique conséquente. Sa faiblesse tient à l'approche conventionnelle de Branagh. Le cinéaste ne renouvelle le genre ni par une mise en scène personnelle ni par le ton, et la situation d'ensemble apparait, dès lors, trop conforme à un certain modèle. Le dénouement sera plus réussi, où l'humilité pathétique de Peter et le départ d'éléments parasites font ressurgir les réminiscences d'une vieille et réconfortante amitié.