Si la filiation truffaldienne est relativement explicite (le dernier plan est un quasi-calque de celui des 400 coups), Petite Solange n’évite pas (en tout cas à mon goût) un écueil psychologisant propre à son époque.


Ainsi, tout comme Antoine Doinel, la jeune Solange trouve dans la fuite ou la fugue (ici dans les rues de Nantes) le moyen de se protéger de la crise conjugale traversée par ses parents. Mais contrairement à Truffaut, et suivant les excès d’une éducation moderne parfois très (trop) portée sur la psychologie, Axelle Ropert veut faire de son héroïne un personnage qui ne subit pas la situation. Du haut de ses 13 ans, Solange doit donc prendre en main la situation, en être actrice plutôt que victime. Et pour cela, elle passera par l’inévitable et salvatrice "case thérapie" qui lui permettra de repartir de l’avant, de mettre des mots sur ce qu’elle ressent. Des mots sur tout : de la situation amoureuse de ses parents à l’organisation de la garde alternée en passant par la vente de la maison familiale. Là où Truffaut adoptait le point de vue de l’enfant, donnant à sentir le trouble qui le parcourait dans une situation similaire, Ropert adopte bien davantage (et c’est regrettable) le point de vue du thérapeute, malgré le désir manifeste de se situer à hauteur de son personnage et le talent certain de son actrice principale.

jroux86
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le 22 août 2024

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jroux86

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