Au début, on commence très fort. Une conversation passionnante entre 2 femmes sur du rouge à lèvres en pleine rue. Pour démarrer un film, on ne peut faire mieux. Il se trouve qu'en fait l'une est la maîtresse de l'époux de l'autre, et qu'elle révèle par mégarde cette liaison lors d'une (passionnante!) discussion.
Donc après, on a le Don Juan (Daniel Auteuil, avec son physique de tombeur) qui tente de se réconcilier avec sa femme dans une agence de voyage. Nous aurons droit à une scène de boulevard indigne, ou c'est le mari trompeur qui fait une scène hystérique. Quelque cloche dans cette scène pathétique : le "héros" est censé être un tombeur mais le physique de l'acteur n'est absolument pas compensé par une personnalité formidable. Ce gars là est un pleurnichard qui menace de se suicider si son épouse ne se remet pas avec lui. Là, on tombe dans le pathétique.
Après, il se morfond chez lui lorsqu'une femme très mal fringuée vient de la part de son oncle. Il se trouve que notre héros écrit les discours pour son vieil oncle, le maire communiste d'un bled! Donc le maire coco a besoin de lui pour une mission, et il le convoque chez lui
Donc, notre héros va avec sa maîtresse (comme WE en amoureux, on a vu mieux) voir son oncle. Celui-ci est communiste mais dirige une commune rurale et possède une très grande villa. Quel est le rapport avec le communisme? Et en plus, le maire l'appelle juste pour une histoire de fesses. Notre héros doit aller apporter à l'amant de la femme de son oncle (donc sa tante) une lettre importante. (Attention ce film est censé se passer au 3ème millénaire!)
Et donc notre héros va prendre une voiture pour aller dans les Alpes :
- il va aider malgré lui une immigrée russe à quitter son compagnon violent,
- il va tomber en panne,
- il va enfin remettre la missive à l'amant de sa tante qui va dire quelques insultes avant de disparaître
- il va rencontrer la femme de ce gars là qui se trouve être sa fille... enfin sa belle-fille,
- ces 2 là vont vivre une passionnante (je suis ironique) nuit de dialogues divinement décousus. Exemple : http://www.youtube.com/watch?v=3U-p9Cb01j0 En fait une grosse demi-heure du film (la séparation d'avec la femme et la lettre du maire communiste!), c'était juste un prétexte pour la rencontre d'Auteuil et Scott Thomas.
- finalement il tombe la fille mal fringuée grâce à une technique subtile qui m'a laissée sans voix. A cause de cela, il se fait flinguer (enfin une bonne scène). Mais il ne meurt pas et reviendra déguisé en capitaine Haddock pour une dernière scène pathétique avec Scott Thomas.
Là, je viens de raconter globalement l'histoire, mais si je devais faire une liste exhaustive des tares / incohérences / non pertinence / futilités du scénario cela aurait la taille d'un dictionnaire.
Et parlons des autres problèmes du film :
- la réalisation plate comme une limande.
- une absence totale de rythme. Le réalisateur a dû pensé que la montagne en février c'était joli car parfois on a l'impression de voir un spot de voyage de Prisunic.
- une musique dont le compositeur et le mixeur ont dû être très fiers car on entend cette mélodie répétitive ad nauseam (également écoutable en bonus sur le DVD!)
- un casting à côté de la plaque, exceptés Jean Yanne (qui mourra juste après) et Pascale Bussières (quasi méconnaissable tellement la costumière la détestait). Tous les autres minaudent et cabotinent comme des malades.
A propos de Pascale Bussières (seule raison pour laquelle j'ai supporté cette daube jusqu'au bout), il faut savoir que depuis ce film elle ne veut plus tourner en France. Merci Bonitzer!