Petra, jeune artiste peintre, intègre une résidence d’artiste dans la région de Madrid. Elle travaille sous le parrainage de Jaume Navarro, un plasticien de renommée internationale. Très vite, Petra découvre un homme cruel et égocentrique qui fait régner parmi ses proches rancoeur et cruauté.
Petra est un drame espagnol de Jaime Rosales de 2019.
Une artiste peintre qui vient de perdre sa mère s'inscrit à un stage de perfectionnement artistique chez un plasticien qu'elle soupçonne d'être son père. Elle découvre un homme odieux qui tyrannise son entourage.Les actes de Jaime seront parfois lourds de conséquences.
Petra est un mélodrame moderne plutôt réussi. Petra, nom de la célèbre cité antique qui se trouve en Jordanie, prend ici les traits de la belle Barbara Lennie, une jeune artiste en quête de paternité.
Construit comme une tragédie grecque, Petra fait souvent penser à la malédiction des Atrides, une famille maudite dans la tragédie grecque (ou au film Incendies de Gilles Villeneuve) tant le sort et la perversion de Jaime vont empoisonner son entourage.
En même temps qu'elle rencontre le fils de Jaime, Lucas, qu'elle croit être son frère et qui tombe amoureux d'elle, Jaime nie être le père de Petra. Cette dernière cède alors aux avances de Lucas et de cette union nait une petite fille Julia. C'est alors que Jaime avoue à Petra qu'il est son père...avec des problèmes de consanguinité en perspective. Lucas se tire une balle dans la tête. Coup de théâtre: la femme de Jaime avoue à Petra que Lucas n'était pas le fils de Jaime mais celui d'un de ses amants madrilènes.(...) Sic!
Si certains ont vu ici un mélodrame classique, j'ai personnellement trouvé que bien que moins malsain que certains films d'Haneke, cette tragédie moderne aux multiples angles morts et rebondissements était plutôt bien "troussée", suffisamment vénéneuse pour susciter de la curiosité et servie par une bonne distribution: Lucas (Alex Brendemühl), Petra (Bárbara Lennie), Marisa (Marisa Paredes) et Jaime (Joan Botey).
La narration non chronologique de ce drame familial permet d'ailleurs de surprendre d'autant plus le spectateur qu'il est informé de façon à saisir parfaitement l'ironie du sort ainsi que la stratégie perverse de Jaime. A la fois victimes et survivantes, les femmes constituent ici un modèle de résilience.
Ma note: 6/10