Un film-univers qui n'a a priori d'intérêt que pour lui-même, sauf peut-être nous mettre en garde contre tous les fdp qui traînent ici-bas... eh bien c'est de l'art, comme l'art du fdp en question (mais qui ne vise que le succès et rien d'autre, pour l'argent, il voit l'art par les yeux des autres, lui il s'en contrefout) ou de Petra, qui comme le dit si bien Jaume (le fdp), fait un art intimiste voire "claustrophobe", à l'image du film entier.
Eh bien, il est assez déconcertant que je me sois pris dans cet univers en moins de 1h40, durée approximative du film. Et c'est tout l'art du réalisateur, de nous faire rentrer dans son tableau en si peu de temps. Bon, en même temps, pas besoin de passer 1h40 devant un tableau pour l'apprécier, mais il s'agit aussi de cinéma, il faut du temps pour développer un univers, et là où nombre d'entre eux échouent, Petra réussi brillamment.
Peut-être grâce à un chapitrage généreux en spoilers, ainsi n'apprendrons-nous pas "quoi' mais "comment" en général, bien que même là, des surprises effroyables attendent le spectateur. Ainsi le film joue sur la parenté, aussi bien paternelle que maternelle, avec comme excuse une recherche d'identité de Petra après le décès de sa mère. Je me suis laissé porter légèrement et naïvement à travers cette succession de drames regrettables, à cause d'un bon gros fdp des familles dont la fin est peut-être trop "méritante" pour être vraie.
Un bon thriller, une aparté dans la journée, et dans la consommation de masse en général... bref, une véritable oeuvre d'art à circuit fermé (ou presque), comme dans une peinture expressionniste.