Ah... Silver Bullet !
Ai toujours eu une affection particulière pour ce film.
(malgré l'atroce chanson du générique de fin)
Les scènes avec la bête ne sont pourtant pas (très) réussies. Le travail sur la surprise et l'angoisse aurait dû être plus approfondi --- surtout pour un film de ce genre.
Toutefois :
– la caméra subjective, les soupirs et les synthés de 35 tonnes étaient monnaie courante à l'époque
– pour ce qui est des effets spéciaux, ceux de Hurlements et du Loup-garou de Londres, cinq ans plus tôt, n’étaient pas beaucoup plus aboutis
– la « peur pleue » du titre est une idée provenant de quelque crétin hexagonal
That is the craziest, goddamn story I have ever heard in my life.
Siver Bullet distille superbement l'ambiance (chère à Stephen King notamment) de ces petites villes américaines tranquilles d'où surgit un drame... sinon l'horreur.
S'y déposent même avec délice les embruns de l'Amity Island de Jaws : communauté paisible (et fière de l'être) soudainement aux abois, autorités débordées, parent anéanti faisant publiquement la leçon au chef de la police, habitants se lançant dans une battue chaotique...
Le jeune héros handicapé (qui a des airs de Woody Harrelson !) est très convaincant ; ses relations avec son oncle picoleur et sa sœur aînée vindicative donnent du corps au film.
Il y a aussi de l'humour qui fait mouche, tant via les dialogues que visuellement.
Sometimes I think your common sense got paralyzed along with your legs.
Du divertissement sensible, posé, incarné ; à des encablures de l'outrance d'aujourd'hui.