Les années 1980 se sont ouvertes avec deux films références pour le genre loup-garou, à savoir Hurlements et Le Loup-garou de Londres. Difficile dans ce contexte de sortir du lot, surtout lorsque les effets spéciaux, pourtant signés Carlo Rambaldi aux manettes, notamment, de E.T. ou d’Alien, ne sont pas franchement à la hauteur. C’est le premier défaut majeur de ce Peur bleue où la figure du loup-garou a plutôt tendance à évoquer une grosse mascotte en peluche qu’un monstre sanguinaire. Un handicap pas forcément rédhibitoire mais qui annonce plutôt un film de genre de second plan qu’une réelle réussite. Cette impression est renforcée par un récit plutôt classique où Stephen King se contente d’opposer son monstre à un jeune garçon en fauteuil roulant, aidé de sa sœur et de son oncle. Pour les autres personnages, c’est malheureusement la douche froide car ils disparaissent les uns après les autres de façon plus ou moins pertinente. En réalité, on comprend très vite où Stephen King veut en venir : une explication de texte entre la bête et le garçon handicapé. L’argument est malheureusement un peu court.


Cette stratégie narrative laisse ainsi entendre que le film n’est pas forcément un vrai film d’horreur pour adultes. Dans des années 1980 très propices à mettre en scène des jeunes qui vivent d’incroyables aventures, le résultat peine à choisir son public entre les ados et les adultes. Entre petite terreur et effets gores très second degré, on ne sait pas toujours sur quel pied danser. Petite série B horrifique pour ados en manque de sensations fortes ou vrai film d’horreur pour amateurs du genre ? Le traitement conduit assez rapidement à opter pour la première hypothèse sans totalement convaincre dans la mesure où elle n’est ni franchement amusante ni vraiment fun. Trop premier degré, le résultat manque clairement de légèreté pour faire avaler certaines situations, ce qui est globalement préjudiciable.


Surtout l’ensemble ne fait pas le poids face à ses concurrents, la faute à un récit trop linéaire et pas assez recherché. Plombé par son ton sérieux et sa volonté de divertir, le film apparaît comme bancal. Dommage pour plusieurs de ses personnages, à commencer par le loup-garou qui fait un méchant savoureux. Cela se regarde mais le projet manque un peu de cohérence pour atteindre sa cible, la réalisation anonyme de Daniel Attias (dont il s’agit du seul film) ne permettant pas de transcender le script.


Play-It-Again-Seb
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le 9 juin 2024

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PIAS

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