Portés par une narration assez classique (hormis un départ dans les starting blocks), on se retrouve à suivre Lina dans les mésaventures du cliché de toute personne débarquant dans un nouveau lieu dont le fonctionnement lui est inconnu. Bien que ce soit des lieux communs, Manal Issa nous invite à les suivre à travers son personnage dont le jeu est troublant, par ses regards lorsqu'elle ne prononce mot ; et par sa voix qui crée une intimité avec le spectateur, de par sa rareté.
La mise en scène est grandement réussie par moments, notamment par la lumière lors de la deuxième rencontre avec Julien ou lors de leurs adieux sur les quais, éblouis/cachés par les néons des bateaux-mouches éclairant Paris, permettant à Lina de s'ouvrir un peu à son amant.
Le film peint le portrait d'une jeune femme qui découvre la liberté. D'une part, la liberté sexuelle (normal, on est à Paris) qui voit se succéder trois amants. Ces scènes sont très belles et d'une pudeur attendrissante, passant de l'obscurité masquant la peau, à la lumière du jour, déshabillant les corps.
D'autre part, Lina évolue loin de sa famille, libre de ses attaches. Tout le jeu de Manal Issa est soudain justifié par le retour au Liban, le retour dans la lourdeur de sa famille et de son rôle de dissidente à assumer.
D'Opéra à la station de métro des Invalides, j'espérais croiser cette forte demoiselle pour terminer le chemin de retour vers mon Paris ennuyeux.

Alexandre_
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le 21 févr. 2016

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