« Peur sur la ville » m’avait terrifié quand j’étais petit à cause du tueur à l’œil de verre (et moi tout ce qui touche aux yeux c’est dégueulasse), bon là, lors de la redécouverte à l'âge adulte, ça ne m'as plus fait vraiment peur. Tourné en 1974 à Paris : c’est une ville des années soixante-dix qui apparaît sous les yeux. En soit « Peur sur la ville » est un polar classique, largement et ouvertement inspiré par « Inspecteur Harry » sorti trois ans plus tôt, soit : un flic pugnace, roi des punchlines, n’en faisant qu’à sa tête et préférant traquer un truand avec qui il a un compte à régler plutôt qu’un tueur en série. Que ce soit la scène d’introduction assez longue où une femme est harcelée par un homme au téléphone afin de se suicider, à Letellier (Belmondo) et son collègue Moissac (Charles Denner) qui mènent leur enquête dans un bar, on note un clin d’œil : Letellier désigne des photos : « Tu sais qui c’est lui ? », le barman « Bah oui, c’est un acteur » : Lino Ventura, avec qui Belmondo avait tourné dans « Cent mille dollars au soleil » dix ans plus tôt et ils sont appelés sur le lieu du crime ensuite. Le rythme est alerte, les séquences s’enchaînent et les morceaux de bravoure de Belmondo aussi : que ce soit la célèbre course poursuite sur un métro et plus tard, une longue cascade sur les toits où Belmondo s’agrippe longuement à des gouttières (il s’est d’ailleurs brûlé les mains)… mais c’était comme si toutes les cartouches avaient été vidées. Parce que le film, finit par tirer vraiment en longueur, jusqu’au coup de l’analyse psychologique sur RTL à la fin et un happy-end tordu, simple mais un peu surréaliste quand même. C’est dommage pour un bon polar avec de très bons acteurs.