Le style direct du film de Verneuil, ses scènes d'action mouvementées au coeur de la ville pourront rappeler le polar urbain américain, tandis que Belmondo entame sa carrière de super-flic musclé. De fait, ce film policier de Verneuil est spectaculaire.
Spectaculaire mais aussi péniblement simpliste et, à l'instar des dialogues de Francis Veber, franchement désuet. Ce ne sont pas tant la pauvreté de la mise en scène du cinéaste- ce qui n'est pas fait pour nous surprendre- ou les grosses ficelles du scénario avec son lot d'invraisemblances pour favoriser l'action qui nous détournent du film que cette forme de naïveté narrative qu'engendrent l'accumulation des clichés, le défaut de réalisme, les approximations ou les évidences de la réalisation.
Verneuil et Veber "jouent à la police" avec une candeur -ou une complaisance- quasi puérile. Les dialogues sonnent faux, les rapports entre les personnages sont faux (le commissaire Letellier et sa hiérarchie par exemple) et le portrait de psychopathe que pourchasse Letellier et ses hommes (parmi lesquels Charles Denner, relégué au rang de faire-valoir) est un florilège de lieux communs psychologiques autant que cinématographiques.
De banalités en généralités policières, Verneuil poursuit un récit dédié à un suspense de pacotille et à des moments d'action interminables où les cascades belmondiennes sont filmées ostensiblement. C'est du cinéma populaire tape-à-l'oeil d'autant plus maladroit qu'en dehors de quelques boutades crâneuses de Belmondo, il use d'un ton très sérieux.
Vieillot.