Je ne crois pas qu'il soit possible de renoncer à la paternité quand on se retrouve dans une telle situation. Forcément, découvrir les enfants à qui l'on pourrait donner la vie, à moins qu'ils ne soient des truands dégénérés, ne peut que provoquer une forme d'empathie ou de pitié. Et c'est du coup un peu bizarre. Parce que Klapisch met son personnage au dos du mur mais en même temps ne semble pas indiquer que cette manière de faire soit cruelle. Parce que ça l'est, évidemment. Du coup on en ressort avec l'impression que le réal est un vrai connard.
M'enfin c'est pas grave. Parce que le message ne fait pas tout le film. Je dirais même que le message ce n'est jamais que la cerise sur le gâteau. Surtout quand on sait qu'un message dépend de son époque, de son contexte... du coup, il vaut mieux prendre ça avec distance, que l'on soit d'accord ou pas.
Le scénario comporte de bonnes idées. J'aime surtout cet univers futuriste riche comme il faut. Ç'aurait pu être plus approfondi, mais ça se tient vu la manière dont c'est exploité. En revanche, la narration est un peu faible. D'ailleurs, le combat intérieur du héros paraît trop facile car il n'est jamais partagé avec le spectateur. Et puis il n'y a pas beaucoup de scènes vraiment mémorable, juste quelques instants et des décors. Les personnages sont peu exploités aussi, peut-être parce qu'ils sont très nombreux et que la mise en place prend du temps (on ne s'y ennuie pas, non, mais ça empêche d'exploiter le cœur du sujet).
La mise en scène est plaisante. Pour un film français de 1999, du genre de sci-fi en plus, c'est impressionnant. Mais même sans ça, c'est correctement fait. Bon, ça sent surtout les années 90 (l'impression qu'Ophélie va débarquer à tout moment). Mais les cadrages et la photographie sont bien (je retiens surtout ce creux de rein à la fin). Et puis de sacrés décors, tout poétiques, tout beaux. C'était vriament une bonne idée visuelle que de recouvrir la ville de sable. Et puis les acteurs sont bons. Sauf peut-être Bebel qui a l'air un peu largué à moins qu'il s'en foute simplement. Mais Duris est bon, comme toujours. Et en plus on voit son zizi. Enfin, la musique est sympa, fonctionne bien avec l'ambiance du film, rappelant aussi qu'il n'y avait pas que de l'horreur dans les années 90.
Bref, c'est sympa mais c'est un peu mou.
PS : j'oubliais de dire que le concept est complètement incohérent : s'il a conçu ses gosses, ils ne peuvent pas disparaître comme ça sans qu'il n'y ait un réel élément pour perturber la ligne du temps. Cela reste donc une sorte d'hommage à "Back to the future" qui n'est pas déplaisant surtout une fois qu'on 'oublie' cette grosse incohérence.