La grande époque des « James Bond » est finie pour Terence Young, et cela se ressent avec cette production italienne au budget manifestement moindre, à l'image de couleurs complètement délavées et de décors ultra-minimalistes n'en mettant pas franchement plein les yeux. De plus, le contexte historique n'est que très moyennement exploité et ne permet pas réellement de mettre le récit en perspective quant à ce dernier. Heureusement, l'œuvre est adaptée d'un roman de Joseph Conrad, et cela se ressent par moments : quelques belles envolées et des personnages dotés d'une vraie complexité, le plus émouvant restant de loin celui interprété par une magnifique (et vieillissante) Rita Hayworth, qui justifierait presque à elle seule le visionnage. Idéaux contrariés, traumatisme d'enfance, amour perdu... Beaucoup de sujets universels traités inégalement, mais tout de même capables de nous offrir de bonnes scènes, à l'image d'un final qui, malgré son côté clairement fauché, n'en garde pas moins un certain lyrisme. Bref, très inégal et parfois bien long, ce « Peyrol le boucanier », mais pouvant éventuellement valoir le coup d'œil pour une poignée de raisons : à vous de voir...