Un vrai film d'horreur pour toute la famille, dans une ambiance synthétiseur qui compensera l'incrédulité de l'adulte. On se prend plein de petites scènes musicales agréables.
Ça a pas tant veilli sur l'effet spécial, parce qu'il y en a peu. On frissone sur une boule volante qui perce un crâne en gros plan, pour le reste on trouve des astuces : genre on se bat contre une marrionette de grosse mouche que l'on tient soi-même, ou que l'on met sous une veste, alors on se bat contre la veste, avec la mouche dedans qu'il faut imaginer, comme le petit prince et son mouton.
C'est un film sur le deuil, ça commence avec la mort d'un ami. Le grand frère, Jody, veut garder son petit frère, Michael, à l'écart de l'enterrement. C'est sans compter sur la curiosité de l'enfant, qui se cache dans un buisson avec des jumelles, et reste même trop longtemps après. Il voit le croque-mort soulever à lui tout seul un cercueil de deux cent kilos. Un marchand de mort super balèze, ça n'est pas rassurant. Alors les phénomènes paranormaux commencent.
Si le film marche bien, selon moi, c'est qu'il compense son manque de moyen par le montage parfois surprenant, et une allégorie un peu trouble. Quelque chose se passe dans l'esprit de Michael et Jody, qui viennent de perdre un ami, et on peut se demander si le film n'est pas une psychomachie : une lutte entre les différentes parties d'un même esprit. L'adulte veut laisser tomber l'enfant d'abord, l'aider ensuite, car l'enfant lui apporte la preuve des fantômes... L'enfant résiste à l'abandon en se pliant à l'exercice juduciaire de la pièce à conviction.C'est la lutte de l'innocence au sein du deuil. Le cruel paradoxe de l'innocence, qui se doit de mûrir sans mourir.
Une scène nous montre dans des plans alternée l'enfant lutter contre des démons dans la nuit, et l'adulte pensif dans son fauteuil. Le montage est malin.
Cauchemars ou non, il est précieux d'être un enfant secret, c'est-à-dire un enfant qui s'accroche, qui fait des plans sur la comète, malgré les sarcasmes du croque-mort
Les enfants sont toujours comme l'enfant que vous fûtes: tristes et heureux; et si vous pensez à votre enfance, vous revivez parmi eux, parmi les enfants secrets.
Rainer Maria-Rilke