Surprenante découverte que ce The Wraith, alias Le Spectre, dont je m'étonne de n'avoir jamais entendu parler. Le film est en effet une série B aux ambitions de production respectables, bien réalisée, et avec quelques jeunes têtes d'affiche aux noms porteurs (catégorie "fils de" pour les Sheen et Cassavetes, et "frère de" pour les Howard et Quaid). Le sujet, sous forte influence de l'Homme des hautes plaines, traite d'une bande de jeunes délinquants d'Arizona vivant de larcins et de courses de bolides à la motorisation surgonflée. Liés par le charisme psychopathique de leur leader, Packard, ils commettent l'exaction de trop et commencent à périr un à un dans des conditions étranges alors qu'apparait en ville un jeune motard au passé énigmatique.
Mais avant tout chose, The Wraith est surtout un pur shoot de concentré de 80's à s'en faire péter des anévrysmes cérébraux, tellement authentique qu'aucune relecture hommage de cette de période ne saurait atteindre un tel niveau. Vous avez TOUT : les fringues (y'a un crop top masculin non-républicain), les coupes de cheveux (mention spéciale à Clint Howard avec son style Miss Frankenstein), les bagnoles (sans ceinture), les motos (sans casque), les punks (qui boivent du liquide de frein),les ruelles avec des piles de cartons à renverser, les drive-in à burgers, les rollers, l'insouciance de la jeunesse au soleil, les FX, la photographie, le hard FM (trouze milles tubes en non stop, tel Secret Louser, Never Surrender, Addicted to Love, Power Love...), les doubleurs, etc, etc, etc. Et ce qui est encore plus beau, c'est que l'on sent que le film ne se force pas, donnant un aspect véritablement naturel à cette esthétique que ça vire à la perfection.
Forcément, cette fixation culturelle donne à The Wraith quelques relents nanars, surtout dans le design plutôt ridicule du fameux Spectre vengeur qui exterminent les bad guys dans des courses mortelles (ou au fusil à pompe de l'espace). Mais le film parvient pour autant à garder le fil de son propos, certes simple, mais à l'intérêt renouvelé par de belles cascades et des séquences parfois surprenantes. Et il faut reconnaitre à Nick Cassavetes une belle performance d'acteur, étant excellent dans son rôle de dominateur froid et inquiétant derrière le décorum 80's, particulièrement dans la relation de possession exclusive qu'il impose avec violence à Keri, objet de son amour tyrannique.
Très chouette surprise donc et que je recommande à tous les amoureux du cheesy des années 80.