Comment je suis devenu super-héros (Douglas Attal) premier film de super-héros français ? C'est ce qu'on a parfois entendu ces derniers mois et pourtant l'information s'avère fausse. Alors oui il ne s'agit pas forcément de films avec beaucoup de budget (Vincent n'a pas d'écailles par exemple). De même, ce sont parfois plus des vigilantes que des super-héros (à l'image de Super Résistant dans Papy fait de la résistance) et pas forcément des films live-action. La preuve avec Phantom Boy, film d'animation qui ne démérite pas dans le paysage super-héroïque.
Suivant la méthode Stan Lee (le gars normal qui se retrouve subitement dans une situation extraordinaire le faisant devenir un super-héros), Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli (déjà connus pour Une vie de chat) dévoilent un adolescent cancéreux découvrant qu'il peut déplacer son âme hors de son corps durant un temps. Pouvoir qui lui permet de voler, de traverser les murs et surtout d'aider un policier présent dans le même hôpital que lui et pris par une grosse affaire. Un duo atypique qui fonctionne pleinement à l'écran auquel se rajoute une journaliste proche du policier et se mettant régulièrement dans de sales draps.
Les réalisateurs oscillent entre récit super-héroïque avec le héros utilisant ses pouvoirs tout en risquant sa vie (s'il reste trop longtemps, il peut perdre son âme et donc la vie) ; et film policier avec un méchant voulant contrôler New York (là encore un élément phare de la Marvel, puisque la plupart de ses héros vivent dans la Grosse Pomme) grâce à un virus informatique. Sous ses airs old school (jusqu'au dessin fait main), Phantom Boy est un film tout ce qu'il y a de plus contemporain. De même, il parvient à parler de sujets graves (le cancer du garçon est traité avec le plus grand sérieux), tout en étant un film jouant sur le merveilleux (les pouvoirs) et l'humour (le policier n'en manque pas, d'autant plus qu'il est doublé par Edouard Baer).
En résulte, un film de super-héros qui peut plaire à un public large, soit le propre d'un sous-genre qui n'a jamais été aussi populaire de nos jours. Si Phantom Boy n'a pas attiré les foules en salles (151 456 entrées), pas de doute qu'il finira par trouver son public via la télévision ou la vidéo.