Juste quelques lignes sur Phantom of the Paradise, le film musical écrit et réalisé par Brian de Palma en 1974 et revu le week-end dernier en version numérique restaurée.
Éreinté à sa sortie par certains critiques, le film est peu à peu devenu culte. Et je trouve qu'en effet le film a plutôt bien vieilli, au sens qu'il reste tout à fait visible, des décennies plus tard, et qu'on y prend un réel plaisir : ses excès (tout ce qui semblait y être outré) passent mieux, et la touche d'humour du réalisateur y est plus évidente, comme l'est aussi son côté "avant-gardiste".
Son argument principal - le vol artistique que commet Swan, le démoniaque producteur de disques, sur l'opéra musical (ou la cantate, je ne sais plus) composé par l'artiste Winslow Leach - se reçoit très bien aujourd'hui. On se dit que ce genre de vol peut tout à fait se produire, de nos jours, dans la vie réelle. Quant à la cascade de catastrophes qui en résultent, plus épouvantables les unes que les autres, on les prend dans la foulée en se disant que les emprunts, que Brian de Palma a faits à de célèbres oeuvres du passé (Faust, Le Fantôme de l'Opéra, Le Portrait de Dorian Gray) pour écrire son scénario, donnent finalement un cocktail assez cohérent, "raide" et qui arrache un peu la bouche, mais qu'on déguste quand même avec délectation.
(Critique écrite il y a quelques années et légèrement retouchée pour sa publication ici.)