Quand on vient me demander quel est le film le plus déjanté que j'ai vu , j'avais pour habitude de répondre Y'a t'il un pilote dans l'avion. Mais ça c'était avant de connaitre Phantom of The Paradise de Brian de Palma sorti en 1974. Un film haut en couleur contant la lutte de Winslow Leach pour se venger de Swan , producteur hautain considéré comme un Dieu dans le milieu de la musique.
Brian de Palma nous plonge alors dans une ambiance kitsch (digne d'un Pokemon) dans le désir de dépeindre la société des années 70. Ceci étant accomplie , le réalisateur vient de conclure l'élément qui fait et fera la force de son film. Phantom of The Paradise transpire et pue violemment sa décennie. Normal depuis le point de vue d'un spectateur de l'époque , tout en ajoutant une dose d'humour décalé et délirante , l'âge viendra donner un aspect intriguant à l'oeuvre en donnant un véritable petit cours sur l'histoire de la musique et plus particulièrement sur ses divers changements de styles pour un spectateur d'aujourd'hui. De Palma n'oublie cependant pas de pointer du doigt sa cible première , les vaniteux producteurs de musique. Cerise sur le gâteau , le film se met en scène à travers un opéra rock avec divers variation de style musical afin d'y retranscrire l'ambiance si particulière des 70's avec une bande-son entraînante interprétée par des acteurs aussi géniaux les uns que les autres.
Variant les styles musicaux comme les histoires Phantom of The Paradise puise chez "Le Portait de Dorian Gray" et "Le Fantôme de l'Opéra. Tous deux unit , ils serviront à revisiter l'histoire de Faust avec pour base , le rock.
Ce film est un véritable carnaval de plaisir et de fun. Une ode à la création et aux couleurs. On ne peut que s'émerveiller face à tant de mise en scène magistrale montrant sans doute l'époque la plus prospère du rock et de ses idées tout en accusant le monde du show-business et de ses requins qui y nagent. Une oeuvre cinématographique et musicale incroyable et solide qui atteindra son sommet lors d'un final grandiose.