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La grande couture est une affaire d’orfèvrerie, un art délicat qui demande une minutie, un calme, un silence monacal. C’est dans cette vie-là, au côté de sa sœur Cyril, que Reynolds Woodcock a décidé...
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le 15 févr. 2018
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Le réalisateur offre avec « Phantom thread » un film construit à l’instar d’une précieuse pièce de couture tissée avec soin et élégance. Le film prend son temps, se tisse progressivement et soigneusement où chaque couture et agencement se dessinent par à-coup.
Le travail progressif de couture impose de ne pas laisser clairement transparaître vers quoi l’on s’oriente, ce qui est le cas du film.
A l’image soignée, au style élégant, épuré, jonché de pudeur, on pourrait croire que ce film dessine le portrait d’un couturier. Or il aborde avant tout les démons de tout à chacun et les connexions entre les êtres.
Il y’a Reynolds Woodcock avec son obsession, son tourment d’artiste dans le souci de création et ses conquêtes féminines passagères qui persistent son cœur à le croire porteur d’un amour maudit.
Il y’a Cyril Woodcock sœur et associée de Reynolds, véritable alliée artistique qui partage la même solitude de cœur que son frère.
Couple frère-soeur à la vie comme à la scène, ils partagent la même passion de créer et vivent sous le même toit, permettant ainsi par leurs habitudes encrées de rassurer leur quotidien.
Il y’a Alma. Une première coupure est annoncée.
Alama jolie et jeune fleur sauvage, lumineuse dont le visage s’insère d’émotion s’empourpre facilement est aux antipodes du maître couturier pour lequel elle dévoue un amour fou.
Elle : altruiste, démonstrative d’amour, enjouée et pleine de vie ; face à lui : égoïste, froid et distant, renfermé sur lui-même et parfois blessant.
La douce Alma doit trouver le moyen d’exister dans le cœur de Reynods et doit trouver sa place entre Reynolds et Cyril tout en gagnant la confiance de sa sœur : lourd et insurmontable défi qui depuis le temps existant n’a jamais été relevé par autrui.
Conquérir le cœur de Reynolds et demeurer à y rester, c’est injustement essuyer des considérations injustes et des blessants propros.
Le moyen d’y arriver, c’est de combattre le mal par le mal, ce qui paradoxalement est à l’encontre des multiples qualités qui qualifie la muse et amoureuse du couturier.
Ainsi pour réveiller Reynolds et le faire redevenir humain quoi de plus ingénieux que de le tromper par le plaisir du ventre. La punition sournoise testée et approuvée permet à Alama de trouver la recette pour raviver l’amour et paradoxalement de ramener à la vie l’essence humaine de Reynolds.
Ce qui transforme ainsi Alma en porteuse d’une sorte de terrible syndrome de Münchhausen, semblant ainsi le prix à payer pour avoir le droit de porter et de conserver le prestigieux et précieux nom de Woodcock.
Cette terrible recette du bonheur pourrait s’inscrire à l’instar d’un mot caché aux yeux de tous, soigneusement brodé dans la doublure d’un habit précieux que l’on aime porter.
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le 4 mars 2018
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