Le ton du film est immédiatement donné, il sera long et lent. Phase IV parle de l'intelligence des fourmis. Saul Bass signe un film fauché, aux décors peu nombreux et au résultat clairement cheap. Si Bass a un vrai talent graphique pour les affiches et les génériques qu'il a créés. Il est regrettable de ne pas retrouver dans son film de science-fiction les idées visuelles qui peuplent les génériques des autres, car sur le point esthétique tout ça n'a rien de terrible. L'image ressemble à celle d'un mauvais téléfilm, les plans manquent cruellement d’envergure, tout est trop serré. Bass n'a clairement pas la maitrise d'une caméra. Il délivre une série b qui n'est certes pas dépourvue d'intérêt, mais dont le rythme est bien trop lent et répétitif. On pourrait se dire que le réalisateur souhaite parler de l'inconsidération qu'ont les humains faces au monde des insectes. Seulement quand on voit le destin qu'il réserve aux fourmis, il est difficile de se dire que Bass prend en compte ce monde minuscule. Puisqu'il n’hésite pas à les écraser pour les besoins du film. Ce sont ces instants de massacre qui sont le plus esthétique. Les fourmis sont filmées en gros plans, leur abdomen éclate sous les pierres qui leur tombent dessus. De cette protubérance gicle un liquide qui traverse l'écran. On pourrait se dire que ce ne sont que des fourmis et que finalement tout cela n'est pas pire qu'un enfant qui par jeu écrase à coups de pied une ligne de ces insectes. Seulement ceux qui réalisent ne sont pas des enfants, ils savent pleinement ce qu'ils font, ils le savent d'autant plus qu'ils filment les fourmis en macro. Ce spectacle dérange, il prend une toute autre ampleur sur grand écran. Le récit est trop mollasson pour convaincre.