Bien ficelé pour faire monter l'angoisse
La meilleure manière de voir ce film, c'est de ne pas en avoir du tout entendu parler avant. Pour tous ceux qui sont dans ce cas, je vous conseille simplement de le regarder maintenant. Et de revenir lire la suite après.
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Etant vierge de toute influence sur "Phénomènes paranormaux", au vu du titre français (le titre anglais ne laisse pas de doute) et de l'affiche, je m'attendais plus à voir la dame blanche qu'ET. Autant vous dire que j'ai été pas mal surpris quand ne dénouement arrive.
Je vois que le film est descendu en flammes par certains, ce qui est pour moi injustifié. Ne serait-ce que par la réalisation originale proposée. Alors certes, l'introduction est particulièrement pathétique. Flou bleuté, musique monacale, Milla Jovovich s'avance sur un chemin au milieu des bois jusqu'à s'afficher plein écran, fixant le spectateur droit dans les yeux. Derrière la forêt se met à tourner. Telle la narratrice d'un roman, elle plante l'histoire et explique que le film sera entrecoupé de scènes documentaires réelles. Wahou. On se croirait dans "Mystères", vous savez, l'émission de TF1 d'il y a une quinzaine d'années. Le même type de message expliquait que le phénomènes que nous allions voir demeuraient inexpliqués par les autorités et les scientifiques. Du coup, on se demande si on va avoir le droit au sang sur les murs, aux pommes qui volent ou à de l'autocombustion. Et puis vous savez cette musique angoissante qui vous restait dans la tête, de quoi vous faire flipper quand il fallait descendre dans la cave chez les parents. Zavez pas l'impression que quelqu'un vous regarde là ?
Il n'en est rien. Le film alterne de manière assez originale les scènes "documentaires" et de fiction. Les premières sont assez crédibles, tout laisse penser qu'elles sont réelles. Le vice est poussé jusqu'à indiquer la date de l'enregistrement du document. Le meurtre collectif glace le sang. Les yeux exorbités de la "vraie" Abigail Tyler n'inspirent rien de bon. On va de surprise en surprise et rien n'est vraiment attendu. Au long du film l'angoisse monte vraiment, et après tout, c'est ce que l'on demande à un film d'horreur. De ce point de vu, contrat rempli. Tiens, il y a de l'orage dehors, je vais aller fermer les fenêtres, hein. On sait jamais. Des fois qu'il pleuve. Ou que quelqu'un veuille rentrer. Je ne suis qu'au sixième étage après tout.
Alors bien sûr, quand le gars commence à se soulever du lit, on commence à un peu douter de la véracité des faits. Mais qu'importe, l'histoire nous emporte et parvient à faire passer outre cette petite déception. On notera que le vice est poussé jusqu'à indiquer, à la fin du film, quels protagonistes ont bien voulu participer à ça réalisation et ce qu'ils sont devenus après l'histoire.
Souvent les films d'horreur ou d'épouvante déçoivent, car pas une seule seconde on ne croit possible les événement relatés. La forme innovante de ce film permet à bien nous faire douter.