Difficile de faire d'un sujet plus ou moins crédible un docu-fiction aussi prenant; pourtant inutile de cacher plus longtemps que le résultat est là !
Le film est très prenant, et l'ambiance particulièrement inquiétante sans pour autant être glauque. Aucune scène gore ici, tout est psychologique. On suit donc le docteur Tyler (interprété par Milla Jovovich, qui se présente comme tel au début du film !) et son entourage (professionnel, familial) dans cette histoire qui commence de manière carrément intrigante.
Plusieurs patients du docteur Tyler semblent en effet se réveiller à des heures semblables à cause d'une chouette qu'ils ont des difficultés à définir. Mis sous hypnose, ces patients ont des réactions très violentes quand il s'agit de parler de cette chouette. Abigail Tyler comprend que son étude sur l'hypnose peut la mener loin, que quelque chose menace elle-même et son entourage, peut-être même est-il déjà... Trop tard ?
Milla Jovovich dans un de ses (son ?) meilleur rôle est un des atouts majeurs de ce métrage. Certes, parfois le réalisateur insiste peut-être beaucoup sur le côté "véridique" des évènements (cela dit, le split screen récurrent fiction/images d'archives originales est bluffant). Mais finalement, c'est vrai ou pas ? Clairement, peu importe - c'est à vous de choisir, comme le disent Milla et le réalisateur. Le principal est là : à la fin du générique, des questions se bousculent, les débats se lancent, et l'angoisse persiste !
Une angoisse à la Projet Blair Witch ou Paranormal Activity ? Pas tellement, en fin de compte. Le procédé "sans violence" est appliqué, mais la teneur de l'ambiance est très différente. Contrairement à ces deux films, The Fourth Kind assume profondément la partie fictionnelle du film; au niveau de la forme on compte également davantage de protagonistes (Abigail, sa fille, son fils, Abel, le Shérif,...).
Alors oui, en creusant un peu, on peut se dire que les séquences d'archives "originales" ne le sont pas tant que ça. Mais cela enlève-t-il vraiment de la qualité au film lui-même ? Il fallait tout de même oser présenter de telles séquences comme vraies. En assumant la partie "film" du docu-fiction, le réalisateur donne une puissance dingue et une crédibilité énorme à ces séquences.
En définitif, une très bonne surprise. Ne vous laissez pas berner par la traduction française du titre qui surfe sur un modeste succès récent : The Fourth Kind est bien le film innovant et inquiétant que l'on pouvait espérer. Une réussite.