Après l'excellent documentaire sur des concepteurs d'effets spéciaux à l'ancienne, le duo Alexandre Poncet & Gilles Penso se penche en particulier sur l'un d'entre eux, Phil Tippett. Embauché au départ par George Lucas afin de travailler sur la trilogie originelle de Star Wars, il a notamment conçu les scènes en stop motion avec les AT-AT de L'empire contre-attaque, ou a aidé à la création de Jabba the Hut. On lui doit aussi la naissance d'ED-209, dans Robocop, le monstre dans La créature du lac de feu, les Arachnides dans Starship troopers, et bien d'autres films... jusqu'à l'arrivée de Jurassic Park qui va le pousser à se reconvertir vers d'autres créatures, mais cette fois en images de synthèses.
Le documentaire est narré de manière chronologique, avec le découverte de la vocation pour Phil Tippett quand il va découvrir King Kong à la télévision, on voit d'ailleurs des premiers tests quand il était enfant puis adolescent, pour au final ne jamais le quitter. Là où je râlais sur le manque d'archives dans Le complexe de Frankenstein, on en trouve ici des tas, y compris de Star Wars, mais uniquement des scènes impliquant des créations de Tippett. On retrouve même des archives 16 mm de L'empire contre-attaque filmés par Joe Johnston, jamais vues ailleurs,
Il y a un côté touche-à-tout chez Tippett, qu'on voit comme une sorte de druide bricolant à tout va des créatures, où d'ailleurs il a une société à son nom que son épouse gère. Même si l'animation traditionnelle a quasiment disparu aujourd'hui, Tippett est devenu depuis superviseurs d'effets visuels, aussi bien sur Jurassic World, que sur la saga de Twilight : certes, il faut bien manger...
Si le documentaire est vraiment très complet, avec des interviews de collaborateurs, de réalisateurs (dont un Paul Verhoeven déchainé), des tonnes d'archives, je regrette par exemple que soit peu évoqué Starship troopers ou La créature du lac de feu. Sans oublier Starship troopers 2, son seul film en tant que réalisateur, évoqué en quelques secondes. Mais il y a un côté magique devant ce documentaire, avec des trésors (le premiers essais de Jurassic Park en stop motion avant que Spileberg décide de tout faire passer aux images de synthèses), mais surtout un homme qui rêve toujours devant ces créatures.