Les débuts sont classiques, et peuvent être identifiés dans leurs grandes lignes à beaucoup d'autres grands noms des effets spéciaux, ou encore nombre de réalisateurs.


La magie commence en 1933, avec un gorille séminal kidnappant une jolie blonde et jouant les monte-en-l'air sur l'Empire State Building. Et par la découverte de son émerveillement intemporel à l'âge de l'enfance.


Puis il y a eu Ray Harryhausen. Et rapidement, la création solitaire dans la chambre de petit garçon, puis d'un jeune adulte maladroit qui avait un peu de mal à se faire des amis partageant ses mêmes centres d'intérêts jugés étranges. Le tout débouchant sur l'illumination du département art de l'université.


Bien sûr, il y a eu les petits films amateurs en stop motion, les petits boulots et la publicité.


Et un "petit" film hors système, épique et de science fiction, dont plus personne ne se rappelle le nom aujourd'hui : Star Wars. Deux scènes en particulier : celle de la cantina, avec son défilé de races extra-terrestres, et un jeu d'échecs réalisé en stop motion.


Phil Tippett ne ressemble pas encore à Léonard de Vinci en ce temps-là, mais il fait déjà preuve de la même inventivité et de la même magie, qui lui feront ensuite donner vie, littéralement, à la poiscaille gloutonne de Piranhas, au Tauntaun de Luke sur Hoth, aux AT-AT Walkers, au Dragon du Lac de Feu, à Jabba the Hutt ou encore à l'ED-209 de Robocop.


Le documentaire aborde aussi les quelques pas de côté du bonhomme après son aventure chez ILM, des projets un plus personnels, comme Prehistorik Beast ou Mad God. Tout comme la création de son propre studio, occasion de découvrir que derrière chaque homme passionné se cache une femme formidable qui, d'artiste, est devenue une véritable chef d'entreprise permettant à son époux de continuer à rêver pleinement, à inventer, à créer.


Phil Tippett : Des Rêves et des Monstres, embrasse en presque une heure vingt une carrière bien remplie, tout en passant en revue les étapes charnières et l'apogée des effets spéciaux physiques, de la stop motion et du motion control...


Jusqu'à la révolution numérique entamée avec Jurassic Park, véritable tournant qui était d'abord envisagé en animation et effets spéciaux physiques. Avant que Mark AZ Dippé, oui, le réalisateur de Spawn, ne fasse la preuve qu'un dinosaure pouvait être généré par un ordinateur et que le modèle soit présenté à un Steven Spielberg enthousiaste.


Un film qui, s'il rapporta pourtant un second Oscar à Phil Tippet, signe comme une fracture et une adaptation nécessaire, jusqu'à ce que les incroyables insectes de Starship Troopers n'entérinent le passage à la généralisation du numérique des trucages au cinéma.


Mais même avec cette évolution, il reste la passion communicative du bonhomme, ainsi que celle de Gilles Penso et Alexandre Poncet, madeux enthousiastes qui, par leur documentaire, transmettent avec chaleur leur amour du média et de l'homme qui se cache derrière quelques unes des créations les plus importantes du septième art... Mais qui persiste à ne pas se considérer comme un artiste.


Il en est un, pourtant, à l'évidence, et qui met en relief, à la fin de Phil Tippett : Des Rêves et des Monstres, un manque qui devient évident et qui saute immédiatement aux yeux.


En effet, depuis cette époque bénie, celle de Phil Tippett, Dennis Murren, Joe Johnston, Rob Bottin et autres Carlo Rambaldi et, dans une moindre mesure, des gars comme Alec Gillis et Tom Woodruff Jr, que reste-t-il de l'inventivité, de la passion et de l'âme de la discipline ?


Car à l'heure où le numérique a mis à portée de main la perfection de tous les possibles à l'écran, est-on capable de citer un seul des noms de ceux qui se cachent derrière les ordinateurs ou au sein d'un pool de designers ?


Car la question se pose bien en ces termes : l'avènement du digital, même s'il se montre parfois incroyable et impressionnant dans ce qu'il peut proposer, n'a-t-il pas tout simplement effacé de l'équation la magie et le rêve que savait traduire à l'écran un homme comme Phil Tippett ?


Behind_the_Mask, stop é-motion.

Behind_the_Mask
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le 20 févr. 2021

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Behind_the_Mask

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