"Philomena" débat d'un sujet assez dur au départ, et de différentes thématiques qui ne sont pas le moins du monde plus joyeuses, y qui sont traitées de façon plutôt réaliste. Mais le film de Stephen Frears n'en est pas moins rempli d'humour et d'émotions. Le scénario arrive à contourner et éviter les différents niveaux d'écriture qui auraient rendu le métrage particulièrement superficiel et plutôt quelconque. Brillamment interprété par deux acteurs dont les personnages s'opposent complètement, que se soit d'un point de vue des croyances, des idées ou des principes. Judi Dench, toujours aussi juste, et pleine de surprise dans cette comédie, et ce malgré ses 79 ans, est magnifique. Son personnage est surement le plus ambigu des deux, femme extrêmement croyante et dévouée au principe même de la religion catholique. Elle est touchante et à la fois tellement naïve à certains moments, cela est dû à sa totale conversion au catholicisme et sa perception d'un monde où le mal n'existe pas et ou tout semble doux et tendre, à l'image de ces livres à l'eau de rose qu'elle lit. Le personnage de Steven Coogan est dirigé dans la même optique, il est aussi converti d'une certaine manière. Le journalisme est finalement sa religion, il a une croyance totale en celle là. D'ailleurs au fur et à mesure que le film avance, on peut facilement différencier son comportement de journaliste (où il peut être particulièrement odieux et intraitable pour arriver à ses fins) et son comportement non professionnel, où il est aimable et où on distingue même une certaine forme de plaisir lorsqu'il est en compagnie de Philomena. L'humour, qui est très présent dans le film, permet de diluer le côté tragique du film, la partie émotive est autant réussi. Philomena est d'ailleurs le seul personnage à dégager une certaine tristesse, qui ne peut que nous faire compatir cette émotion et ce sentiment. Le film n'est au final que très peu axé sur le fait d'émouvoir, l'humour est plutôt la force du métrage, ainsi que son duo d'acteurs sur lequel il se repose beaucoup. C'est d'ailleurs peut être le seul problème du film. Dans son évolution narrative, l'intrigue ne nous permet pas réellement de connaître, ni de développer notre avis sur autre que les deux personnages principales, qui sont d'ailleurs les seuls à dégager un certain travail, une certaine épaisseur scénaristique. Le long-métrage est trop axé sur l'intrigue principale. Lorsque le film s'éloigne du thème, le contenu devient moins intéressant, cela est dû sûrement aussi aux seconds rôles qui manquent d'épaisseurs, et qui ne sont pas réellement marquants. Ce qui est par contre assez intéressant, c'est la vision particulièrement viscérale de la religion et du journalisme. Ici, les religieux sont pointés du doigt, c'est les principes et les règles particulièrement déconcertantes et injustes de ce qu'est le pêché et de la Bible. La religion joue un rôle important, particulièrement chez le personnage de Dench, mais aussi dans le contexte principale, c'est la source du conflit, mais en même temps, la solution à ce dernier comme on peu le voir sur la fin. De son côté, le journalisme joue finalement aussi un rôle assez sombre, le fait d'utiliser une pauvre vieille femme comme bouée de sauvetage pour remonter à la surface, dans le cas du journaliste (ce qui ne sera plus le cas par la suite). On peu aussi s'apercevoir des techniques et des méthodes assez douteuses et particulièrement révoltantes de la rédactrice en chef, ainsi que celles du personnage de Coogan à un certain moment pour les besoins de l'article de l'affaire, pour le rendre un minimum attractif. Une dénonciation assez froide, mais au combien réaliste du monde journalistique et de la presse, d'ailleurs à plusieurs moments dans le film, le fait que Philomena soit accompagnée d'un journaliste joue dans la balance, sa présence ne plait pas aux différentes personnes accostées. Un mensonge qui entrave la vérité, voilà en quelque sorte la physionomie du métrage. Pour parler d'un aspect purement technique, l'oeuvre n'est en rien transcendante, la mise en scène est plutôt banale, la musique est, elle, particulièrement bien choisi, et magnifiquement bien utilisée, la photographie est assez subtiles, et le montage intéressant (comme le fait d'insérer des images d'archives du fils et de nous faire visionner de façon plus précise l'enfer vécu au couvent), ce qui apporte un aspect assez criant sur les méthodes des bonnes soeurs et sur l'injustice que vit la jeune irlandaise à l'époque. Je vous invite donc à voir ce film qui arrive à alterner humour et émotion avec un simplisme déroutant et assez efficace.
Jogapaka
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le 6 mars 2014

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Jogapaka

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