Issus de familles bourgeoises, un couple se marie dans un endroit luxueux avec plein d'invités, mais dès l'arrivée de la pièce montée qui tombe par terre, ça va être le signe que ce mariage ne pas être comme les autres.
Lors de sa sortie en 2010, Pièce montée était passé un peu inaperçu, mais depuis les disparitions successives de Danielle Darrieux et de Jean-Pierre Marielle, en 2017 et 2019, le film a pris une autre dimension. Car d'une part, c'est le dernier film dans lequel jouera Darrieux, alors encore pétillante, enjouée, et par moments vraiment touchante, et avec sa vivacité d'esprit que j'apprécie tant dans le reste de sa filmographie. Elle forme avec Jean-Pierre Marielle, qui joue le curé qui va marier le jeune couple incarné par Jérémie Rénier Clémence Poésy, un duo qui émeut ; je ne sais pas s'ils ont joué ensemble dans le passé, mais à travers eux, ce sont des dizaines d'années du cinéma français qui défilent sous nos yeux, et les voir ensemble, liés par un secret intime inconnu de tous, constitue sans nul doute le point fort du film. Sans compter la dernière scène de Darrieux qui est une conclusion parfaite à près de 80 ans de cinéma.
Autrement, le film est typique de tous ceux sur le mariage, où c'est l'occasion de se balancer des vérités, voire des vacheries, les deux familles qui ne se supportent pas, c'est très classique en somme (voir Mariages), avec plein d'acteurs de talent comme Julie Depardieu, Julie Gayet (qui semble avoir été coupée au montage tant son rôle est réduit), Dominique Lavanant, ou encore Eric Savin. Ça va grave partir en sucette, avec menace de divorce à la clé, mais je pense que le film est clairement rehaussé par la présence de Darrieux et Marielle, dont le réalisateur a eu la présence d'esprit de les créditer en premier au générique de fin, car ils apportent vraiment quelque chose de leur histoire à cette histoire. C'est pour cela que, en-dehors du cinéma qui n'est pas très présent, un film peut nous parler pour des raisons extérieures.