Au mariage de Bérangère et Vincent (Clemence Poésy et Jérémie Rénier),dans un coin perdu du Bordelais, se pressent les familles, bourgeois de province sur leur 31 dont Denys de la Patellière, corrosif et grinçant, s'apprête à tirer le portrait.
Au long de la cérémonie religieuse -conduite par un curé irascible (Marielle)!- puis du repas de noces au château, le cinéaste n'épargnera pas grand monde ( comme jadis dans son "Que les gros salaires lèvent le doigt"); Au mépris que se vouent déjà deux familles qui, pourtant, se connaissent à peine s'ajoutent la perfidie et les méchancetés individuelles, les messes basses désobligeantes et les mesquineries de toute nature. Un jeu de massacre bien drôle qui pourrait même atteindre les jeunes mariés, pas exempts non plus de vilénies. Au dessus de la mélée et de tout reproche, l'aïeule Danielle Darrieux et le curé Marielle semblent se connaitre, plus précisément s'être connus...
Le film est plaisant parce qu'il est toujours jubilatoire de voir le bourgeois égratigné dans ses médiocrités et vulgarités policées. Dommage que le réalisateur rate plus ou moins la fin, la fin des festivités et des hostilités, en versant dans une relative mélancolie et, surtout, dans quelques idées convenues. Sa comédie chorale est plus réussie dans l'acidité que dans les tentatives d'émotion vraie quand ses personnages font preuve de lucidité.