"HANS !", ou "Now I Have A Machine Gun Ho - Ho - Ho"
Die Hard, c'est LA madeleine de Proust des films d'actions pour moi et certainement bon nombres de mecs de mon age. Die Hard, c'est sans conteste le meilleur film d'action au monde de la terre entière de l'univers de la galaxie ultime. Die Hard, c'est pourtant tout con.
Au début, on a un bouquin, que l'auteur a écrit en s'inspirant d'un rêve lui-même issu de son visionnage du film "La Tour Infernale". Donc en gros, au début, on a un remake de la tour infernale, avec des méchants sur-armés en sus.
Mais si le film est très fidèle au livre (il paraît, je l'ai pas lu), McTiernan a eu une idée de génie, en décidant de changer les terroristes du roman d'origine en simple cambrioleurs se faisant passer pour tels, justement pour rendre l'histoire moins sombre. Et c'est une idée de génie, je sais, je me répète, en cela que c'est ce qui fait tout le sel de ce film. On a ainsi droit à un film dont la noirceur n'a d'égale que le second degré, je dirais presque le cynisme qui s'en dégage.
"Cynisme ?", me direz-vous ? Oui. J'en veux pour preuve l'ensemble des ressorts comiques du film. Alors oui, ils sont pas tous dus à cette pirouette narrative, et peut-être même que certains sont issus du bouquin, néanmoins :
- McClane est en vacances, et contrairement à ce que pense les scénaristes du 5, il ne suffit pas de lui faire répéter bêtement toutes les 10 secondes pour que ce soit drôle ou subversif. Non, ici, ce sont des allusions indirectes, qui donnent lieu aux meilleures répliques du film.
- McClane est pied-nus ! Ca parait anodin ici, et d'une certaine façon ça l'est, mais quand on sait que cet artifice a juste servi de prétexte pour en rajouter à son calvaire lors de la scène des vitres, entre autres, le cynisme est bien là.
- Enfin, et pour ne citer que ces exemples, attardons nous sur les méchants, et leur fausse prétention de prise d'otages en vue de faire libérer des prisonniers politiques. Oui, parce qu'il est bon de le rappeler, c'est en cela que ce sont des "terroristes". Les américains adorent ce genre de méchants qui ont un prétexte politique à leurs actes. Et avec cet artifice narratif, c'est toute cette vision qui est tournée en ridicule, puisqu'ils deviennent paradoxalement encore plus méchants quand le héros découvre que ce n'est qu'un subterfuge.
"It's only about money" deviendra d'ailleurs un "adage" de la saga, et c'est pour cela entre autres que le 2 est moins bon, puisque les méchants sont de vulgaires terroristes doublés d'antipatriotisme primaire. C'est aussi une des raisons qui font du 5 un mauvais Die Hard, puisque même si in fine, c'est bien l'argent qui motive les méchants, c'est amené de façon tellement débile que ça en vide le propos par l'absence totale de second degré.
Enfin, ce qui fait de Die Hard un si bon film, c'est l'intelligence générale de la production, dans tous les domaines qui composent un film. La mise en scène est magistrale, les acteurs sont excellents (mention spéciale à Alan "Hans" Rickman), leurs rôles sont volontairement parodiques (mention spéciale aux agents Johnson et Johnson), les dialogues savoureux, le(s) décor(s) sublime(s), et la bande son au niveau du reste. Pas un seul aspect n'est négligé, et cela se ressent.
Je pourrais écrire encore des pages et des pages, développer de façon quasi exagérée chacun des points évoqués, mais je pense que l'ensemble du propos est assez explicite, et le film parle de lui-même. Dans ce contexte, il est normal que ce film ait tant inspiré le cinéma d'action post Die Hard, et qu'il soit devenu aussi culte qu'il l'est aujourd'hui.