Après une première heure au rythme plutôt pataud et à la trame assez classique, je commençais vraiment à me demander comment ce film avait pu être le point de départ de l'une des meilleures sagas d'action. Mais dès que la police s'en mêle, les choses dégénèrent enfin et ça défouraille dans tous les sens.
C'est dans cette deuxième partie que les bonnes (voire très bonnes) idées fusent, tirant parti des moindres détails scénaristiques avec beaucoup d'intelligence. J'allais mettre une ou deux scènes en exergue (celle dans laquelle Hans et John se font face pour la première fois, l'ouverture du coffre sur l'Hymne à la Joie) mais ça parait assez injuste dans la mesure où, tout bien réfléchi, cette dernière heure est un enchainement non stop de séquences excellentes ou démentielles.
Encore plus étonnant, certains pistes explorées par le scénario résonnent tristement avec l'actualité près de 30 ans après la sortie du film, comme le zèle des journalistes charognards qui mettent en danger des otages en révélant des informations cruciales, ou le flic tuant par erreur un jeune Noir qui le menaçait avec un flingue en plastique...
De son côté, Willis installe tout en douceur - à l'image du film, en fait - la badassitude tranquille de John McClane qui prend déjà très cher dès ce premier opus. Sa relation plutôt originale avec le sergent Powell (très bon Reginald Veljohnson) amène aussi pas mal d'émotion et sort habilement du schéma classique des duos de buddy movies.
Du coup, un peu comme pour Taxi - je m'excuse par avance pour la comparaison - on pardonne sans mal la caricature des méchants Allemands très très méchants campés par des acteurs qu'on croirait sortis d'un improbable nanar, notamment Hans Buhringer et ses inénarrables cheveux, ou Al Leong et son inénarrable absence de cheveux. Ce dernier jouissant tout de même de la scène la plus WTF du film, à base de barres chocolatées et de regards désopilants.