Henni soit qui mal y pense
1993, j'ai 15 ans, le film sort et je me dis bien que c'est fichu, que la carrière de Bruce Willis est derrière lui, inutile donc de m'imposer ce qui a l'air encore plus mauvais qu'un Steven Seagal des grands jours...
Un an plus tard, l'acteur commencera sa reconquête, c'est fou comme les passages à vide se font de plus en plus brefs... Faut dire, celui-ci et Color of Night, ça a la valeur d'impact de quinze ans de navets ininterrompus...
L'histoire, sans intérêt, reste inférieure au scénario d'un Hollywood Night, la mise en scène accentuant d'ailleurs fortement la ressemblance avec un mauvais téléfilm. L'incroyable accumulation d'invraisemblances et le montage surréaliste n'arrivent même pas à hisser le film au rang de navet jubilatoire, un comble !
Tout en perruque et visage fermé, Bruce sabote donc sa carrière avec une constance qui impressionne; casquette grotesque, bermuda pathétique, touche d'alcoolisme gratuite, rien ne le rebute, pas même sa nouvelle coéquipière, la déjà très chevaline Sarah Jessica Parker, égale à elle même.
A un moment, elle abandonne l'uniforme pour une robe rouge très décolletée, il y a même une scène de sexe qui m'a plus terrifié que tous les films de zombies que j'ai pu voir. En plus, on ne voit rien, mais justement, c'est à ça qu'on reconnaît les grandes scènes d'horreur, tout en suggestion... Va me falloir des années avant de reprendre l'équitation, moi...
Avec ça, le défilé habituel des huitièmes rôles, un suspense proche du verdict de l'école des fans et l'impression que l'heure trente du film en a duré trois ou quatre... De mon côté, j'ai lutté, j'ai lutté, mais bien sûr, suffit d'avoir follement envie de s'endormir pour que le sommeil nous abandonne définitivement.
Une des pires insomnies de ma vie.