J'avais vu un court-métrage de ce réalisateur, celui avec miss Trou-de-balle qui va au resto de miss SSBBW. C'était sympa, y avait pas volonté moralisatrice, juste une mise en bouche sur un univers aussi bizarre que rose.
On revient ici au pays de la sucrerie avec davantage de miss Trou-de-balle et d'autres personnages (peut-être issus des autres courts du réal ?). Je m'attendais à eu bon, un film bien barré ou au moins un film à sketches bizarroïde. Mais non, en fait c'est un film choral hyper convenu. Certes les déformations choquent au début et prêtent un peu à sourire, mais on tombe vite dans le mélo moralisateur bourré de bons sentiments. Le scène de danse (excellente d'ailleurs) dans le King Kong de Peter Jackson, c'est de la gnognotte à côté de toute cette mièvrerie ici présente. J'exagère un peu, mais tant que ça. L'auteur ne sait pas trop quoi raconter et c'est à peine s'il exploite ses personnages déformés (tout juste il leur fait dire des choses émouvantes). C'est souvent facile, mal raccordé et, j'insiste désolé, trop peu développé. L'intrigue tient vaguement la route pendant la moitié du film car on s'attend à ce que àa décolle ; passé ce laps de temps, on comprend qu'il n'y aura rien ; on persiste à y croire, reste donc une lueur d'espoir pour tenir ainsi qu'un univers qui reste alléchant.
La mise en scène sauve pas mal de pots : cette esthétique jusqu'au-boutiste est vraiment plaisante. Elle n'est en rien pertinente (autant le rose mettait en valeur les visages déformés du court autant ici, c'est tellement consensuel que le rose ne contraste rien du tout), mais elle est belle, agréable et bien travaillée. Les décors sont pauvrement exploités mais sont bien arrangés et participent grandement de la réussite de la photographie. Les acteurs font du bon boulot (j'aime particulièrement Itziar Castro ; son personnage est écrit pauvrement malgré le potentiel, mais elle s'en accommode bien et puis en plus j'apprécie son corps ; Ana María Ayala est l'autre bombe du film notamment avec cette superbe paire de fesses ; son jeu est moins inspiré mais elle joue tout de même bien. Les effets spéciaux fonctionnent ; c'est dommage que le réalisateur ne prenne pas trop le temps de montrer ces difformités, chose qu'il faisait précieusement dans son court-métrage ; ici c'est vite montré. D'une manière générale, tout le film va trop vite, c'est monté un peu n'importe comment, les cènes étant souvent trop courtes.
Bref, une sacrée déception.