Ceci n'est pas un film
Je préviens ça va pas être clair (du tout)... Mais en même temps... Et après on va me dire que je regarde des trucs bizarres qui ne sont pas des films... Mais que cherche Godard ici même ...
Par
le 16 juil. 2011
115 j'aime
25
Au terme d'une soirée mondaine où les convives s'expriment drôlement, en slogans publicitaires, Ferdinand, abandonnant femme et enfants, s'enfuit avec la baby-sitter, cette Marianne Renoir qui s'obstinera tout au long du film à appeler son compagnon Pierrot.
Rejet du mode occidental et de ses valeurs (dont la guerre du Vietnam est l'émanation), rejet de la société de consommation, le film de Godard a les accents de l'anarchisme. Du dépit aussi. Car, au-delà des inventions narratives du cinéaste, lesquelles, par les libertés qu'elles s'accordent, initient de la légèreté et de la fantaisie, le personnage grave joué par Belmondo -amateur entre autres des Pieds Nickelés- exprime un vrai pessimisme et de la mélancolie.
Le cheminement de Ferdinand-Pierrot et de Marianne vers le sud de la France est une suite de péripéties loufoques et parfois obscures, associées à de multiples références culturelles et artistiques, formant une aventure éclectique et digressive, relevant de l'histoire d'amour à la "Bonnie and Clyde" et du polar. Une intrigue qu'on jugera subalterne et modérément intéressante. C'est par son style anticonformiste de trublion, par sa recherche expérimentale d'une mise en scène inventant des règles et n'en respectant pas beaucoup que Godard force l'intérêt. Dans ce récit déconcertant, aux couleurs éblouissantes, on est moins enclin à parler du fond (la société, la politique) que de la forme.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Jean-Luc Godard
Créée
le 17 oct. 2024
Critique lue 1 fois
D'autres avis sur Pierrot le Fou
Je préviens ça va pas être clair (du tout)... Mais en même temps... Et après on va me dire que je regarde des trucs bizarres qui ne sont pas des films... Mais que cherche Godard ici même ...
Par
le 16 juil. 2011
115 j'aime
25
Bon alors c'est du Godard : et vas-y que je te fais n'importe quoi avec le son, et vas-y que je te colle de la philosophie à deux balles, et vas-y que je te coupe la musique n'importe quand, et vas-y...
Par
le 10 mars 2016
92 j'aime
39
Un film d'une densité impressionnante. Dynamitage à tous les étages, Dilettante et exigeant, foutraque et maîtrisé, drôle et déconcertant. Le film est un art poétique foisonnant qui brasse toute la...
le 7 déc. 2013
92 j'aime
4
Du même critique
Associée aux rigueurs des moeurs monastiques, l'intrigue de ce qu'on peut appeler polar médiéval et religieux n'en est que plus étrange et saisissante. Le réalisme avec lequel Jean-Jacques Annaud...
il y a 5 jours
1 j'aime
Sur les routes de l'exode en juin 1940, la petite Paulette voit ses parents et son petit chien mourir sous le mitraillage des avions allemands. Effroyable séquence, d'une tristesse absolue, au terme...
il y a 7 jours
1 j'aime
1
Ce n'est pas l'intrigue policière et la présomption de meurtre qui pèse sur le personnage de Philippe Noiret, aventurier désargenté de retour d'Egypte, qui constituent l'intérêt majeur du film...
le 16 oct. 2024
1 j'aime