Bonjour.

Pierrot le fou, un film de bourgeois intello mettant en scène des bourgeois, pour être vu par des bourgeois, pas forcément intellos.

Autre malaise, voire maladie, cette logorrhée qui fait passer l'image et le mouvement aux second et arrière plan.

Pourtant, les textes de pubs (on appelait ça "les réclames") remplaçant les conversations de salon, ça augurait de bons moments.

Et puis, on tombe (et c'est pour moi une chute), dans ce discours atone tenant lieu de dialogues. Si l'on en est libéré de l'ancien jeu forcé d'acteurs théâtreux, on reste agacé puis assoupi de cet omniprésent langage monocorde, comme incolore ou noir et blanc dans le technicolor d'époque. Un reniement du théâtre qui, malgré des cartons "vie" et "mort" deci delà, tourne à la trahison du kiné-matographe.

L'action est statique, et le spectateur pas du tout en train "de se jeter à 100km/h dans un précipice" cinématographique.

Encensé à une époque comme enfant terrible de la nouvelle vague, Jean Luc Godard a fait là un film qui n'en est pas un, mais un bouquin en forme de manifeste à la recherche d'un nouveau temps perdu.

Faut-il le dire : 60 ans après, je n'aime toujours pas ça. Deux cents quarante saisons en enfer, ça fait beaucoup, avec des personnages à contre-emploi (comme Jean Paul Belmondo, qui s'en sort très bien par sa présence à l'écran) avec qui on s'ennuie forcément nous aussi ; à écouter énoncer des vérités sur la vie, on risque de s'em-nuyer au spectacle.

Pourquoi J.-L. Godard cinéaste et pas écrivain ? Pierrot-Ferdinand n'en rêve-t'il pas ?

Enfin, est-il nécessaire de brouiller écritures littéraire et cinématographique, image animée et tableaux de maîtres, poésie d'écriture, d'images, de nouvelles du front, de théâtre et évoquer d'autres films pour tout questionner et n'en rien tirer au bout de la séance qu'un peu plus de folie, à la Devos ? Cette question fait constat d'échec, tant pour la forme que pour le fond.

Godard est perché, dans le parti pris de ne rien dire à force de tout dire, et si possible uniquement à sa manière, dans "Une histoire absurde pleine de bruit et de fureur".

On est servi.

Rendez-vous dans 10 ans ?

Barbiraggio
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il y a 5 jours

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Barbiraggio

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