Piéta ou l’insoutenable dureté de l’être… Kim Ki Duk nous balance à la gueule un film radical, parfois à la limite du supportable, plus encore dans les mots que par l’horreur de certaines scènes. Et pourtant, ce pamphlet survolté contre une société qui se délite fait mouche ! Comme Van Sant avec son Promised land (en beaucoup mais alors beaucoup plus hard), la qualité tient moins ici à l’histoire qu’au propos et à la manière dont le réalisateur coréen choisit pour l’illustrer. Tout est écrit dans le moindre recoin des paysages, décors ou expression des acteurs. La mise en scène est redoutablement efficace et punchy, les sensations extrêmes… Il se dégage de Pieta une envie de révolte. Un cri de douleur pour dire halte au massacre, s’il est important de s’occuper de la planète, en ces heures noires et sombres, tentons de sauver l’homme. Idéaliste ? Il n’y aurait bien que les révolutionnaires de salon pour le penser ! Kim Ki Duk, lui s’engage et nous enrôle !